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Le sport, le fric et de faux messies

Le sport, le fric et de faux messies

Nous vivons dans un monde fou à lier. Imaginez un gamin comme ce joueur de football qui perçoit un salaire de plusieurs dizaines de millions d’euros par an alors que l’homme qui a découvert le virus du sida est mort presque endetté ! Imaginez l’aberration de cette société dite moderne. Prenez la pleine mesure de l’absurdité d’un monde qui connaît le prix de tout et la valeur de rien. 

 

Par Abdelhak Najib 

Écrivain-journaliste 

 

Des exemples de ce type sont innombrables aujourd’hui, avec toute cette braderie obscène des salaires de nombreux sportifs dont certains touchent plusieurs centaines d’euros par seconde. C’est le salaire mensuel plafonné d’un bon père de famille qui trime 14 heures par jour pour nourrir les siens. Ce sont là des milliards de dollars, de livres et d’euros offerts à des footballeurs, à des basketteurs, à certains boxeurs et d’autres athlètes dans un étalage indécent de fric. Alors que des milliards d’êtres humains meurent de faim et de soif pendant qu’une poignée de personnes fait des caprices et demande encore davantage d’oseille rendant toute pratique sportive d’abord mercantile. 

Les épisodes avec des noms comme Ronaldo, Mbappé, Neymar, Messi et consorts sont symptomatiques d’une époque insensée où seul l’argent compte. Alors que de l’autre côté, on coupe dans les budgets des chercheurs et des scientifiques en les obligeant à montrer patte blanche face à la puissance hégémonique des grandes firmes, des laboratoires et autres complexes industriels. 

D’un côté, un prix Nobel de chimie, de physique et de mathématiques qui perçoit des émoluments dérisoires au vu de ses recherches, de son implication directe pour le bien de toute l’humanité travaillant à découvrir un nouveau vaccin, un nouveau médicament, une nouvelle formule. De l’autre, un footballeur prétentieux, imbu de sa petite personne, mal élevé (comme on en voit partout), se fichant de façon ostentatoire du sort de ses semblables (s’il les considère comme tel), essayant même de rouler le fisc dans la farine, faisant fi de la misère grandissante dans un monde de plus en plus cruel. Et qui négocie au centime près les milliards d’euros qu’il va empocher vivant gratis, roulant gratos, s’habillant à l’œil et grattant le maximum qu’il peut grignoter dans une boulimie du billet de banque.

Et ce sont ces personnages que l’on érige en exemple aujourd’hui pour des milliards de jeunes de par le monde alors que l’on sait que toute cette supercherie tape à l’œil est destinée à abrutir davantage les masses, qui, elles, hurlent, crient et se constituent en fans et en ultras ! L’abrutissement a atteint un tel degré que personne ne s’offusque aujourd’hui de cette valse des «joueurs» qui montent les enchères et jouent la courbe boursière à fond. Et ce, profitant des liquidités qui ne manquent que quand il s’agit de payer les retraites, de soigner les malades, de loger les sans-abris, d’accueillir les réfugiés de la faim et du climat, de protéger les enfants, de nourrir les affamés et d’aider les plus démunis dans des sociétés déshumanisées où le gain, l’intérêt et la croissance sont les trois évangiles à suivre. 

Alors, est-ce normal qu’un Messi touche 1.000 fois le salaire annuel d’un professeur émérite ? Est-ce concevable qu’un Lebron James affiche crânement son contrat faramineux alors que plusieurs millions d’Américains vivent sous des ponts et poussent des caddy’s de détritus en guise de mobilier ? 
Et le plus cynique dans cette affaire est que certaines organisations, sans honte ni vergogne, font appel à des personnages de ce type pour être des ambassadeurs de la lutte contre la famine, contre les injustices sociales, les précarités et autres drames humains insoutenables ! 

Nous vivons dans un monde qui marche sur la tête, je vous dis. Un monde fou où des fous font ce qu’ils veulent en se fichant de tout et de tous. Ce même monde où une femme montre ses atouts physiques à longueur de journée sur les réseaux de la braderie humaine et dont la fortune avoisine les 2 milliards de dollars. Autant de pognon pour montrer ses fesses (mal refaites, du reste) ! Et c’est ce type de femmes à qui la moitié des femmes de la planète veut ressembler ! Quelle indigence ! Quelle bêtise humaine ! Quelle cruauté des temps de voir que des femmes prix Nobel de la paix, pour avoir consacré leur existence à défendre les enfants, sont inconnues presque de tous alors que les mensurations fessières de telle «influenceuse» font autant de bruit ! 

Un monde comme celui-ci est tout bonnement merdique à tous les égards. Un monde de futilités, de banalités, de gens médiocres qui ont droit de cité, qui parlent, qui ne peuvent pas se taire, qui dictent les modes de pensée, qui imposent leur bêtise à toutes les sociétés mondiales avec la complicité crade des médias qui les portent aux nues, qui les suivent, qui commentent leurs existences vides et shootées aux barbituriques et autres substances hallucinogènes.

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