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Exécutions sommaires à Tindouf : Zone de non-droit d’Alger

Exécutions sommaires à Tindouf : Zone de non-droit d’Alger

Si la communauté internationale ferme aujourd’hui les yeux sur ce qui se passe à Gaza, il en va de même sur les réalités de ce qui se passe à huis clos, à Tindouf.

Une zone coupée du monde, administrée par Alger, où tentent de survivre plus de 100.000 personnes, dans des conditions inhumaines, sous le joug d’une junte militaire dont les exactions sont connues des plus hautes instances onusiennes et européennes des droits de l’Homme.

Pourtant, la situation perdure depuis plus d’un demi-siècle, apportant chaque année son lot de misère et de précarité pour des femmes et des enfants qui sont, de fait, des prisonniers sans matricule ni numéro d’écrou.

Après les très nombreux scandales de viols de femmes et d’enfants, après le tollé occasionné par l’enrôlement d’enfants soldats, formés au Cuba et expédiés comme du bétail par Alger, après les sinistres épisodes de détournements des aides internationales, des vivres et des produits alimentaires dont les bénéfices ont grossi les comptes bancaires de mercenaires à la solde du régime algérien, cette semaine, d’autres dérives viennent noircir le tableau d’une région que l’on doit aujourd’hui considérer, à plus d’un égard, comme une geôle à ciel ouvert, qui sert de zone tampon pour faire chanter le voisin marocain et faire perdurer l’existence d’un spectre fini nommé Polisario.

En effet, l’Observatoire du Sahara pour la Paix, la démocratie et les droits de l’Homme (OSPDH) vient de tirer la sonnette d’alarme suite aux exécutions arbitraires de jeunes séquestrés qui ont eu lieu, fin avril 2024, dans les camps de Tindouf.

On peut lire clairement dans la lettre adressée aux autorités onusiennes ce qui suit : «Au mépris total des craintes exprimées par les organisations internationales et dans des rapports onusiens, dont celui du Secrétaire général des Nations Unies, quant à la récurrence de ces crimes, les forces algériennes ont délibérément exécuté trois jeunes civils séquestrés dans les camps de Tindouf, issus du camp de Dakhla, près du site minier “Ghar Ajbilat”, au sud de Tindouf. L’Observatoire a appelé à traduire en justice les auteurs de ces violations, et ce, conformément au droit international des droits de l’Homme et au droit international humanitaire, partant du fait que ces crimes sont imprescriptibles».

Il s’agit là d’actions de représailles systématiques menées par les autorités algériennes face à la volonté d’une majorité de la population des camps de quitter cette zone de non-droit pour rejoindre le Maroc.

Ce n’est pas la première fois que plusieurs ONG ont enquêté pour déterrer des cadavres et établir clairement et sans l’ombre d’un doute la culpabilité des soldats algériens dans ces exécutions sommaires.

Dans ce sens, l’OSPDH a assuré avoir reçu plusieurs dossiers de victimes d’exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, perpétrées par les forces de sécurité algériennes contre les populations séquestrées dans les camps de Tindouf, précisant que les victimes ont été tuées par balles ou brûlées vives.

Selon plusieurs observateurs, ces trois derniers assassinats font monter le chiffre depuis le début de 2024 à 15 personnes exécutées de sang-froid.

Dans l’absence de documentation sérieuse et fiable, on ne peut avoir une idée exhaustive sur le nombre de victimes du régime algérien dans les camps de Tindouf.

Rien que dans les vingt dernières années, certaines ONG avancent le chiffre effrayant de 300 exécutions, toutes visant des jeunes qui ont voulu fuir Tindouf et ses prisons, où sévissent des tortionnaires, pour entrer au Maroc.

 

Par Abdelhak Najib, Écrivain-journaliste

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