Les protestations n’en finissent pas dans la province d’Al Hoceima. Depuis plusieurs mois déjà, Al Hoceima vit au rythme de manifestations sporadiques, sur fond de protestations sociales. Et visiblement, cette situation commence à passablement irriter les autorités. Déjà, le jeudi 11 mai courant, le wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Yacoubi, est sorti de son mutisme pour, entre autres, fustiger la campagne de désinformation sur les médias et les réseaux sociaux «destinée à induire le grand public en erreur et à minimiser les efforts de développement colossaux consentis par l’Etat ces dernières années» pour développer la province. Cette sortie médiatique n’aura visiblement pas suffi à calmer des manifestants très remontés contre les pouvoirs publics.
C’est d’ailleurs pour pouvoir trouver des solutions aux revendications des populations que les partis de la majorité gouvernementale ont tenu ce lundi une rencontre de concertation au cours de laquelle leurs dirigeants ont suivi un exposé du ministre de l'Intérieur sur la situation que connait cette province depuis quelques semaines. S’ils reconnaissent à la population le droit de manifester, ils ne cautionnent toutefois pas que les rassemblements dégénèrent en actes attentatoires à la sécurité des citoyens et à l'intégrité des biens publics et privés.
Dans la gestion de cette affaire, on sent bien que le gouvernement est dans l’embarras, partagé entre la volonté d’être ferme et le souci de gérer des manifestants toujours plus en colère. Sauf qu’il ne suffit pas seulement de ménager la chèvre et le chou : il va bien falloir apporter des réponses concrètes aux revendications des populations dont les frustrations accumulées pourraient conduire à de graves troubles sociaux.
D.W.
