(Photo Reuters)
L’Algérie ne veut plus de noirs dans son pays. Ce message, elle le transmet à la communauté internationale depuis plusieurs mois déjà, à travers notamment les actes ignobles perpétrés par le pouvoir en place envers les migrants subsahariens.
Ces derniers, contraints désormais à vivre reclus dans leurs habitations, n’osent plus mettre le nez dehors, de peur d’être arrêtés et déportés.
Le comble dans cette affaire, c’est que les autorités ne font pas le distinguo entre femmes, enfants et migrants en situation irrégulière ou non. Tout le monde est mis dans le même sac.
Car, parmi les personnes expulsées, il y a des migrants qui ont vécu et travaillé pendant des années en Algérie, des femmes enceintes, des familles avec des nouveau-nés et des enfants non accompagnés.
Dimanche dernier (11 mars), les autorités de la wilaya d’Alger en ont remis une nouvelle couche en organisant «une grande rafle de migrants subsahariens», dénoncée mardi par la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) et le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (SNAPAP).
Au total, 300 migrants, dont 10 enfants et leurs mères, ont été arrêtés par des agents des forces de l’ordre en civil et en tenue avant d’être transférés vers le camp de jeunes Ahmed Tata de Zéralda, indique la LADDH.
Y figurent même «des voyageurs arrivés légalement par l’aéroport Houari Boumediène et contrôlés par la PAF (police des frontières)», déplore pour sa part le SNAPAP.
Les policiers refusent de reconnaître leurs statuts de visiteurs réguliers et ne reconnaissent pas non plus ceux munis d’une carte de réfugié délivrée par le haut-commissariat des Réfugiés (HCR) de l’ONU à Alger.
Dès lors, tous ces réfugiés seront probablement expulsés vers les frontières avec le Mali et le Niger.
Ces opérations de déportation en masse, devenues quotidiennes, n’ont qu’un seul nom : un racisme d’Etat organisé.
Face au silence de la communauté internationale, l’Algérie continuera certainement son profilage ethnique dénoncé par plusieurs ONG internationales.
Si l’Algérie ne veut plus de noirs dans son pays, elle peut changer de planète.
Mais il faut surtout que les pays de l’Afrique subsaharienne réagissent en appliquant la réciprocité. Basta !■
D. W.