Le Parlement britannique a approuvé dans la nuit de lundi à mardi le projet de loi permettant l'expulsion vers le Rwanda de demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni, après de longs échanges entre la Chambre des Lords, réticente face à plusieurs dispositions du texte, et la Chambre des Communes.
Annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur et présenté comme une mesure-phare de sa politique de lutte contre l'immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la Manche dans des embarcations de fortune.
Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a salué l'adoption du projet de loi qui constituera "un élément déterminant dans la lutte contre l'immigration clandestine", promettant que "rien ne pourra empêcher" de faire décoller les vols d'expulsion d'ici le mois de juillet.
"L'adoption de cette loi historique n'est pas seulement un pas en avant, mais un changement fondamental dans l'équation mondiale de la migration", a assuré le leader conservateur.
"Nous avons présenté le projet de loi sur le Rwanda afin de dissuader les migrants vulnérables d'entreprendre des traversées périlleuses et de briser le modèle économique des gangs de passeurs qui les exploitent", a-t-il poursuivi.
"L'adoption de cette loi nous permettra de le faire et de dire clairement que si vous venez ici illégalement, vous ne pourrez pas y rester", a martelé Sunak.
Initialement adopté par 320 votes pour et 276 contre par les députés, le texte a ensuite fait l'objet d'un examen minutieux par la chambre haute, qui a, à plusieurs reprises, renvoyé le texte à la chambre basse avec des amendements systématiquement rejetés par les députés.
Les Lords ont fini par se plier à la volonté de la chambre des Communes, garantissant l'entrée en vigueur de ce texte qui vise à répondre aux objections de la Cour suprême britannique, qui a jugé le projet illégal dans sa version précédente en novembre dernier, par crainte notamment pour la sécurité des demandeurs d'asile.
Ce texte ouvre la voie à la détention des migrants, alors que Sunak avait précisé lundi que le gouvernement a réservé 2.200 places de détention et affrété des avions pour garantir que les vols puissent commencer dans dix à douze semaines.