«On ne te demande pas de regarder les beaux immeubles, encore moins de t’intéresser aux filles. Va étudier et reviens en paix» !
«Tu devras changer ton accoutrement, parce que là-bas, les femmes s’habillent en djellaba et sont voilées».
«Sois sourd, aveugle et muet, sauf quand tu es en classe. Ne te mêle de rien et respecte les us et coutumes de ce pays».
Chacun de nous était arrivé au Maroc avec une valise de conseils, mais aussi beaucoup de clichés. C’était il y a 25 ans.
Moi, jusqu’au moment où il m’a déposé à l’aéroport, mon père ne m’a rien dit. Juste un «au revoir». Il est resté de marbre.
On préfère parfois des mots devant ce genre de silence.
Un silence qui veut tout dire, sans le poids des mots. Et qui reste gravé pour longtemps dans ta conscience.
J’avais déjà écrit, en 2006, une chronique intitulée «Mes douze ans au Maroc». A l’époque, j’ai été très synthétique, me limitant à mon expérience personnelle.
Cette fois, j’ai fait appel aux témoignages d’«anciens combattants», ceux qui étaient là avant que le Maroc ne devienne ce qu’il est aujourd’hui.
Ils ont raconté leur histoire, leur vécu plein d’anecdotes et leur perception du Maroc actuel.
Des expériences qui, je l’espère, permettront aux nouveaux venus de mieux comprendre ce pays d’accueil pour une meilleure intégration.
D. W.