Pouvons-nous raisonnablement croire que la pandémie liée au coronavirus est terminée ? Dans nos comportements au quotidien, c’est l’impression que nous donnons, car toutes les règles sanitaires édictées par les autorités sanitaires (port du masque, distanciation physique, lavage régulier des mains…) passent petit à petit à la trappe.
Las d’avoir subi pendant deux ans des privations de leurs libertés individuelles, les Marocains sont de plus en plus désinvoltes et vivent désormais en faisant abstraction du virus. Pour la majorité de la population, la pandémie, c’est fini.
Les citoyens sont confortés dans leur posture par la levée des restrictions, les images sans équivoque diffusées sur les chaînes de télévision lors des matchs de football, mais également par les statistiques sanitaires.
En effet, selon le ministère de la Santé et de la Protection sociale, la situation épidémiologique est «sous contrôle» sur l'ensemble du territoire national. Il ressort ainsi du bilan bimensuel (28 février/14 mars 2022) établi par la tutelle une baisse de 40% à 450 cas des nouvelles contaminations la semaine dernière par rapport à celle d’avant.
Le taux de positivité se situe à 0,8% soit le taux le plus faible depuis le début de la circulation communautaire du virus au Maroc.
Le tout s’accompagne d’une baisse conséquente du nombre de cas graves pour la sixième semaine consécutive, avec 63 malades la semaine dernière, et d’une baisse significative de 44% des décès (22) au cours de la dernière semaine par rapport à la semaine d'avant.
Ceci explique donc cela.
Et cette attitude vis-à-vis du virus n’est pas propre au Maroc. Presque partout dans le monde, les populations ont tendance à vivre normalement, comme si la Covid-19 n’existait plus. Pourtant, elle est toujours là.
Pire encore, l’épidémie tend à repartir à la hausse au niveau mondial à cause de la propagation du sous-variant d’Omicron, BA.2, particulièrement contagieux. Le nombre de cas d'infections au nouveau coronavirus signalés par semaine dans le monde a augmenté pour la première fois depuis fin janvier, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui fait état d’une hausse de 8% des contaminations, mais d’une baisse de la mortalité dans le même temps.
Le DG de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’inquiète de cette situation, d’autant que l’augmentation des cas de coronavirus se produit malgré la réduction des tests dans certains pays. «Ce qui signifie que les cas que nous observons (dans le monde) ne sont que la partie émergée de l’iceberg», note-t-il.
Dès lors, poursuit-il, «il faut s’attendre à des poussées locales, notamment dans les zones où les mesures de prévention de la transmission ont été levées. Toutefois, les niveaux de mortalité sont inacceptables dans de nombreux pays, en particulier lorsque les niveaux de vaccination sont faibles parmi les populations sensibles».
Précisons qu’au Maroc, le taux des personnes ayant pris la première dose a atteint 67,5%, contre 63,4% pour celles ayant reçu la deuxième dose, alors que 16,3% ont reçu la dose booster.
C’est pourquoi les autorités incitent les populations à se faire vacciner, et particulièrement à recevoir la troisième dose, d’autant que le virus continue à circuler. La crainte est de voir l’apparition d’une nouvelle mutation du virus qui viendrait anéantir tous les efforts consentis jusqu’à présent.
D’ailleurs, Israël vient de découvrir un variant «inconnu» qui combine les sous-variants BA.1 et BA.2. «Les personnes contaminées ont présenté de légers symptômes de fièvre, maux de tête et de douleurs musculaires et n'ont pas nécessité de soins médicaux particuliers», rassure-t-on cependant. Fausse alerte donc.
Mais des mutants, il y en aura encore d’autres tant que le virus continuera à circuler. Il faut juste espérer qu’ils soient inoffensifs. Et que notre système immunitaire soit un sérieux rempart contre les éventuels variants à venir. D’où l’impératif de se vacciner.
D. W.