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Covid-19 : Faites-vous vacciner, sinon... (Dernière partie)

Covid-19 : Faites-vous vacciner, sinon... (Dernière partie)

Maintenant, en quoi avoir un pass vaccinal est un acte liberticide ? 

Dans des cas précis, cela peut être préjudiciable, voire dangereux pour certaines catégories sociales. D’abord, les personnes atteintes de maladie. Si demain je dois aller consulter mon cardio en urgence, sans pass, je peux faire un infarctus ? Qui s’en soucie ? Qui est responsable de ma mort ? Moi qui n’ai pas mon pass ? Les autorités qui ont obligé les médecins à refuser les personnes non munies d’un pass où le médecin qui a fait le serment d’Hippocrate et qui doit coûte que coûte sauver la vie de ses patients ?

Si demain j’ai un problème dans la rue ou dans mon immeuble et que je veux alerter la police, je ne peux en aucun cas accéder aux locaux pour porter plainte, informer d’un danger et éviter le pire. A qui la faute en cas de grave accident, voire de suicide ou de meurtre ? La police, l’individu portant plainte ou le gouvernement ? Si demain ma femme veut accoucher dans une unité de maternité, on va la laisser à la porte parce qu’elle n’a pas son pass ? Elle peut donc mourir et le nouveau-né avec ? Les exemples extrêmes de cette nature sont nombreux, créant autant de situations inextricables auxquelles il faut penser pour les résoudre dans l’urgence et pour éviter des erreurs fatales. 

C’est pareil au travail, dans les administrations et autres commerces. Mélanger des personnes vaccinées, donc avec plus d’immunité et constituant un moindre danger pour elles-mêmes et pour les autres, avec d’autres individus qui n’ont pas leur pass et qui ont refusé le vaccin pensant, il faut le dire, parce que c’est cela le fond de cette histoire, qu’il peut être dangereux, à terme, sur leur santé, est une chose normale pour vous ? Non. Elle ne l’est pas. Si on part du postulat de base que le vaccin réduit les risques de contamination et de décès, il faut alors se faire vacciner pour éviter le pire pour soi et pour son entourage. Si on part du principe que le vaccin est un complot universel pour nous mener tous à la baguette, là, c’est une autre question qu’on va également développer.

La thèse du complot mondial

Ils sont très nombreux ceux qui sont convaincus que se faire vacciner peut constituer un danger pour eux. C’est pour cela que des millions de personnes refusent de se faire piquer, ne sachant presque rien sur l’avenir de leur santé et sur les risques et les effets indésirables que cela peut entraîner. Il faut savoir aller au bout de son raisonnement et appeler les choses par leurs noms. Ce qui n’a pas du tout été le cas pour tous ces commentateurs qui ont crié au scandale sans avoir le courage de dire ceci : obliger ceux qui ne veulent pas se faire vacciner, est-ce là une mesure liberticide, oui ou non ? L’équation comporte plusieurs inconnues, et donc la réponse doit prendre en compte de nombreux paramètres.

D’abord, ce vaccin est-il un danger pour tous les humains ? Certains semblent en être convaincus. Mais comment peut-on l’être quand on ignore presque tout sur les dessous des cartes entre laboratoires produisant ces différents vaccins ? Comment peut-on l’être quand on ne sait pas comment le corps peut réagir demain, dans un an ou dans dix ans ? Malin celui qui pourra nous le dire avec certitude. Les avis sont multiples, entre ceux qui assurent que les vaccins, dans leur grande variété, peuvent sauver des vies, et ceux qui jurent leurs grands saints que les vaccins sont des bombes à retardement qui vont décimer des millions de gens, à commencer par les personnes les plus fragiles, les gens portant de graves maladies chroniques et les personnes âgées et en fin de vie. Dans cette immense cacophonie d’avis et de contre-avis, de vraies-fausses vérités, de conclusions d’experts et autres rapports et études, réalisées aux quatre coins du globe, personne ne sait de quoi il retourne dans cette sombre histoire, qui garde de nombreuses zones d’ombre.

Il y a aussi la question de l’argent que se font les différents laboratoires, qui avancent chacun que son vaccin est le meilleur. Il est clair que ce vaccin est une affaire de gros sous, mais là n’est pas le souci. Les adeptes des théories complotistes avancent que c’est là un moyen efficace pour téléguider les masses et réduire les populations du globe qui flirtent avec les huit milliards sur une Terre où toutes les matières premières s’amenuisent à vue d’œil et où on ne peut plus nourrir tout le monde. Une Terre comptant déjà plus de 2 milliards d’êtres humains qui souffrent de famine, qui n’ont pas accès à l’eau et qui, bientôt, vont migrer vers des zones où elles peuvent survivre si elles y parviennent.

Certains scientifiques affirment même que pour survivre, les humains doivent être réduits de moitié. Comment faire alors si l’on se fie à ce genre de raisonnement ? Provoquer des génocides ? Provoquer de grandes et graves pandémies ? Multiplier les vaccins et autres mesures sanitaires obligeant tout le monde à marcher dans le rang pour avoir une chance de survivre ? C’est bien là un scénario noir, inhumain et criminel à tous les égards. Que celui qui a des preuves de ceci nous les donne pour nous faire une raison et pour agir en conséquence. Dans l’absence de telles preuves, comment faire ? Écouter tous ces scientifiques qui disent que le vaccin est bon ? Ou ceux qui disent que c’est un piège ? Dans le doute, dit-on, il faut s’abstenir. Est-ce raisonnable ? Est-ce logique ? Est-ce prudent ? 

Pour ma part, je n’ai aucune conviction, bien que j’aie de nombreuses théories, avec en tête cette réalité : j’ai été gravement atteint de la Covid-19. J’ai été donné pour mort. Mais, je m’en suis sorti et le vaccin m’a aidé au-delà de mes espérances. Et j’assume ce que je dis et j’encourage mes concitoyens à aller se faire vacciner, parce que le vaccin demeure en définitive la meilleure lutte contre ce virus mortel. Le vaccin sauve des vies et nous protège en protégeant les autres. Par contre, se balader dans les rues et dans les lieux publics, au milieu des gens, sans être vacciné en n’observant aucune mesure sanitaire équivaut pour moi à un crime, parce que cela menace la vie des autres, de tous les autres.   

Maintenant, revenons sur les terrains des faits, après avoir fait le tour de celui des suppositions et des croyances. Le Maroc a déjà vacciné 24,4 millions de personnes, y compris chez les 12-17 ans, et a débuté il y a quelques semaines la campagne pour une troisième injection. Le Maroc, où la courbe des contaminations et des décès décroît progressivement depuis quelques semaines, après des pics monstrueux durant les mois d’été, a pour objectif d'immuniser 80% de la population, soit 30 millions de personnes.

Plus de 22,5 millions de Marocains ont déjà reçu leur deuxième dose de vaccin. Alors que la vaccination a connu un ralentissement en octobre 2021, le gouvernement veut à présent accélérer le mouvement et encourager les retardataires face au risque d’une quatrième vague. «Le pass vaccinal deviendra obsolète si son détenteur ne reçoit pas une troisième dose six mois après la seconde injection», a précisé le ministre de la santé, Khalid Aït Taleb. Voici les données dont on dispose aujourd’hui.

En dehors de cela, les supputations vont bon train. La question que les «indignés» n’ont pas osé poser est la suivante : chers Marocains, pensez-vous que votre pays veut vous faire du mal en vous encourageant à vous faire vacciner ? Chers Marocains, êtes-vous sûrs que les autorités savent des choses qu’elles vous cachent ?  Chers Marocains, sur la base de quelles conclusions médicales infaillibles pensez-vous que faire une troisième dose est juste une affaire de rentabilité et de business et que cette dose supplémentaire ne nous garantit pas une meilleure immunité ? Sans défendre aucune paroisse, chacun est capable de le faire pour elle-même, je dis ceci : soit nous faisons confiance en ce pays et en ses dirigeants et surtout dans les autorités sanitaires, soit on ne leur fait pas confiance.

Dans les deux cas, il faut bien mesurer le poids et les conséquences de ses idées et de ce que l’on dit aux Marocains. Il en va de vies humaines qu’il faut protéger. Il en va de la stabilité d’un pays. Il en va de l’avenir de ce pays. Si vous pensez que votre pays vous ment, ayez le courage de le dire. Si vous pensez que la lutte des deux dernières années n’aura servi à rien, ayez le courage de le dire. Assumez vos idées et vos responsabilités. Appelez un chat un chat et arrêtons, tous autant que nous sommes, de donner dans les approximations et les jeux de mots fallacieux.

La question à huit milliards d’humains est limpide : la Covid est-elle réelle ? Est-ce qu’elle tue vraiment ? Est-ce que le vaccin nous immunise ? Voici les trois questions auxquelles il vous faut trouver les bonnes réponses. Tout le reste n’est qu’élucubrations de l’esprit. C’est bien facile de crier au complot. C’est criminel de s’exposer et d’exposer la vie des autres en refusant de se faire vacciner tout en voulant jouir d’un hypothétique retour à la normale. À situation exceptionnelle, approche exceptionnelle : face à la mort, on ne tergiverse pas. On agit ou on laisse les autres agir. Et si on en est incapable, on se tient à carreau et on mesure le poids de ce que l’on dit. Parce que cela peut s’avérer désastreux.


 
Abdelhak Najib
Ecrivain-Journaliste

 

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