Un test PCR à tout prix ! Pour Y.Y, il est urgent de le faire. Non pas parce qu’il soupçonne une contamination, mais tout simplement pour être au chevet de son père qui doit se faire opérer.
Le récit :
Hospitalisé dans une clinique à Fès, le père de Y.Y devrait subir une intervention chirurgicale à cœur ouvert le mardi 22 septembre. D’où la nécessité pour la famille de faire un test PCR. Et pour cause, les médecins ont exhorté la famille à prendre les précautions nécessaires, notamment se faire tester pour éviter tout risque par rapport à leur parent âgé à la veille de son opération.
Quoi de plus normal que d’être au chevet de son père au moment de l’opération chirurgicale qui s’avère délicate. Bien évidemment, et pour répondre aux recommandations du médecin, la course est lancée pour faire ce test et préserver la vie d’un être cher, qui n’est autre que le papa.
Les recherches désespérées d’un laboratoire certifié sur Casablanca n’aboutissent pas. Car, dans la ville blanche, les laboratoires sont saturés, ils n’acceptent que les gens qui voyagent à l’étranger, pour les autres, il faut aller voir ailleurs.
Le temps presse et devant ce constat d’échec, notre témoin opte finalement pour une autre ville où, selon lui, il y aurait moins de monde. Il prend la direction de Mohammédia dans l’espoir d’effectuer le fameux test.
Y.Y pousse un ouf de soulagement ce samedi matin 19 septembre. Enfin, à Mohammédia, un laboratoire privé accepte de faire le test. Accompagné de sa soeur et de son frère, notre interlocuteur attend impatiemment l’ordre de passage de chacun d’eux pour faire les analyses. Après plus de 2 heures d’attente «Nous avons dû laisser tomber à cause des conditions d’hygiène qui laissent à désirer. À notre grande surprise, nous avons constaté que l’infirmière ne changeait les gants à chaque prise de sang chez les patients. Nous avons attiré l’attention du personnel du laboratoire qui s’est justifié par le fait que le gel hydroalcoolique utilisé sur les gants était largement suffisant» . Ahurissant.
Par ailleurs et compte tenu des délais courts qui nous séparent de l’opération, j’ai demandé à ce que les résultats du test soient prêts le lundi après-midi à cause de l’urgence de la situation. On m’a fait savoir que ces résultats ne seront pas prêts avant mardi après-midi. Mes nombreuses sollicitudes pour avancer la date ont échoué.
Finalement, Y.Y n’a toujours pas fait le test. Ces frères et sœurs non plus. Être auprès de leur papa malade est compromis tant que le test n’a pas été effectué… Le laboratoire pour sa part ne se sent pas concerné, bien que la circulaire n° 044 du ministère de la Santé stipule «les laboratoires sont tenus de rendre les résultats des tests dans les 24H qui suivent les prélèvements oro/naso-pharyngés et/sanguins. La circulaire précise également que ces nouvelles dispositions s’appliquent aux laboratoires privés disposant d’une autorisation avant la date de la publication de la circulaire.
La circulaire renseigne que «les contrôles et supervisions des activités des laboratoires privés et les demandes d’autorisation se feront par l’Institut national d’hygiène».
A cela s’ajoute le fait que l’article 7 du cahier des charges renseigne que les laboratoires privés seront «soumis à un contrôle périodique et inopiné effectué» par les services compétents du ministère de la Santé ».
En attendant les contrôles drastiques....à bon entendeur.