Près de 6 millions de morts et plus de 436 millions de personnes contaminées à travers le monde : c’est le lourd bilan de cette pandémie liée au coronavirus qui dure depuis maintenant deux ans.
Une pandémie qui a changé la face du monde, instruisant de nouveaux rapports humains, remettant profondément en cause les dogmes établis de l’économie mondiale et redéfinissant les contours de ce que sera le monde de demain.
Après deux ans de calvaire, qui ont vu nos vies littéralement changer, il y a comme une petite musique réconfortante qui devient de plus en plus audible : le Covid-19 pourrait devenir endémique.
Il y a quelques jours d’ailleurs, la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, le Dr Rebecca Moeti, confirmait cette thèse. «La pandémie entre dans une phase différente. Nous pensons que nous entrons maintenant… dans ce qui pourrait devenir une sorte d’existence endémique avec le virus», déclarait-elle.
Alors le Covid-19, un mauvais rhume ? C’est en réalité ce que tout le monde espère, surtout en cette période où les signes marquants de la pandémie commencent petit à petit à s’effacer.
Plusieurs pays ont en effet décidé de lever les restrictions sanitaires, mettant ainsi fin au masque obligatoire et au pass vaccinal, à la faveur du recul de la vague Omicron dans le monde. De quoi nous rapprocher de plus en plus de la «vie normale».
De quoi, aussi, nous pousser inconsciemment à avoir un comportement désinvolte.
Au Maroc comme ailleurs, c’est le même constat : la fin annoncée de la vague Omicron, l’amélioration sensible des indicateurs sanitaires et la levée de nombreuses restrictions sont perçues (à tort) comme la fin de la pandémie, avec tout ce que cela sous-entend en termes de relâchement et de non-respect des mesures barrières. Surtout, cette conjonction de signaux favorables a malheureusement impacté la campagne de vaccination au Maroc, les citoyens jugeant inutile de faire leur dose de rappel. Au 6 mars 2022, sur les 24.756.505 personnes vaccinées, 23.211.308 ont reçu leur deuxième dose et seulement 5.831.352 personnes la dose de rappel.
Pourtant, le Covid-19 est toujours là, quand bien même le président russe, Vladimir Poutine, a réussi l’incroyable prouesse de nous en détourner pour focaliser l’attention sur lui.
Et même si les chiffres se sont considérablement améliorés, force est d’admettre que le virus tue toujours dans le Royaume : il a fait 3 décès vendredi, 6 samedi et 2 ce dimanche.
Forcément, pour toutes ces familles endeuillées qui vivent la douleur d’avoir perdu un proche, le rapport avec le coronavirus n’est pas le même.
Et elles comprennent donc difficilement que certains citoyens se comportent comme si la Covid-19 n’existait plus. Gardons-nous alors de croire que nous avons déjà notre pass pour la liberté !
F. Ouriaghli
