18 ans après l’entrée en vigueur du nouveau Code la famille, des associations, des militants politiques et des juristes ont appelé à sa réforme.
Ce texte de loi a certes apporté plusieurs changements, mais il demeure en deçà des aspirations des Marocains et n’a pas donné les objectifs escomptés.
«La Moudawana a été vivement saluée lors de sa promulgation. Mais dans la pratique, certaines clauses et la procédure actuelle ont montré des lacunes et des limites. Ce code était censé réduire la violence contre les femmes, mais si l’on prend en considération le sondage réalisé par le haut-commissariat au Plan (HCP), 63% des femmes ont été violentées par leurs conjoints», souligne Najat Razi, ex-présidente de l’Association marocaine des droits de la femme.
Elle explique que sur le plan législatif, «le texte n’est pas conforme à l’esprit de la Constitution de 2011 qui, dans son article 19, stipule que l’homme et la femme jouissent à égalité des droits et libertés à caractère civil, politique, social culturel et environnemental».
L’Union de l’action féministe (UAF) a dernièrement tiré la sonnette d’alarme, évoquant le nombre élevé de demandes de divorce traitées par la justice marocaine, avec tout ce que cela a eu comme impact négatif sur les familles concernées, notamment les enfants. L’association a relevé la persistance de la polygamie et du mariage des mineurs, et ce malgré les restrictions.
L’UAF souligne que la mouture actuelle de la Moudawana est dépassée et ne répond pas à l’évolution de l’environnement socioéconomique national. De plus, elle est en déphasage avec les conventions internationales signées par le Maroc.
Plusieurs articles doivent être revus en profondeur, notamment ceux relatifs au partage de la fortune en cas de divorce et aussi ceux de la garde des enfants.
Il est à rappeler que la réforme de la Moudawana oppose toujours les courants conservateur et progressiste. Le premier veut que le texte soit inspiré de la Charia, alors que le second milite pour un code plus moderne.