Pluies torrentielles, coulées de boue et, au final, 8 personnes mortes alors qu’elles assistaient à un banal match de football.
Taroudant est en deuil. Le Maroc est en deuil.
Mais l’émotion passée, c’est aujourd’hui un sentiment de colère qui envahit les citoyens.
Car ce qui s’est passé à Taroudant n’est pas attribuable aux caprices d’une météo déchainée, mais procède plutôt d’une série de manquements de la part des autorités.
Celles qui ont sciemment fermé les yeux pour autoriser la construction d’un terrain de foot au bord du lit de l’oued.
Celles qui, à cause de leur laxisme outrancier, voire de leurs incompétences, ont endeuillé plusieurs familles marocaines.
Ces autorités qui, bien souvent, se soustraient à leur devoir régalien pour satisfaire aux desiderata d’une collectivité, sur fond d’arithmétique politicienne perverse visant à assouvir des ambitions électorales inavouées.
Dès lors, bien situer les responsabilités, à tous les niveaux, c’est aujourd’hui cela que demandent les citoyens, mais guère de désigner coûte que coûte des boucs émissaires.
Le gouvernement a promis de faire toute la lumière sur cette affaire. Nous attendons de voir.
Il a aussi, au lendemain de cette tragédie, discuté «des mesures à prendre pour éviter que ce genre d'incidents tragiques se reproduise dans d'autres lieux».
Mais ne soyons pas dupes !
Malheureusement, le Maroc connaîtra encore ce genre de drames.
Certainement sous d’autres formes, comme les effondrements d’immeubles, récurrents notamment dans l’ancienne médina de Casablanca par exemple.
Pourquoi ? Parce que les procédures d’évacuation et de démolition de ces édifices menaçant ruine ne sont pas menées jusqu’au bout.
A la prochaine tragédie, on s’émouvra encore. On s’indignera.
Mais le temps estompe la douleur et les colères. On passera donc à autre chose. Malheureusement !
D. W.