La pandémie de Covid-19 a mis à nu les défaillances des systèmes éducatifs mondiaux et a révélé l’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans l’amélioration des méthodes d’apprentissage et de l’offre éducative.
A cet égard, Epson, multinationale japonaise spécialisée dans la fabrication d’appareils électroniques, notamment les imprimantes et les vidéoprojecteurs, a organisé jeudi 29 septembre 2022 à Casablanca, une table-ronde sous le thème «Approches hybrides et expérientielles dans l’apprentissage de la lecture».
Rehaussée par la participation de deux experts en éducation, à savoir Dr Majda Brabije, enseignante-chercheuse, neuroformatrice, top 9 mondial et 1ère en Afrique et région Mena au Championnat du monde de lecture rapide et Mind Mapping, et Dr. Mohammed Elmeski, expert international dans les domaines de l’éducation et du développement socio-émotionnel, cette table-ronde a été l’occasion de dévoiler les résultats d’une récente étude menée par Epson au niveau des établissements du primaire des 12 régions du Royaume. Le but étant d’explorer comment une approche hybride combinant l’enseignement expérientiel et l’utilisation des technologies de classe peut offrir une expérience éducative efficace, notamment dans le processus d’apprentissage de la lecture.
«L’engagement d’Epson dans le secteur de l’éducation ne date pas d’hier, il s’agit de plus de 40 ans d’expérience dans le domaine. Nous collaborons de manière très étroite avec les enseignants dans différentes régions du monde. A cause de la pandémie, plus d’un milliard d’enfants à travers le monde ont été contraints de suivre leurs cours à distance et c'est à ce moment-là que nous avons réalisé que l'utilisation de la technologie est devenue incontournable. Le besoin d’introduire ces solutions connectées devient aujourd'hui primordial», confirme Chorouq Machtache, responsable commerciale chez Epson Maroc.
Si la crise sanitaire a perturbé le fonctionnement des écoles et déstabilisé les méthodes d’enseignement et les pratiques pédagogiques à l’échelle planétaire, son impact a surtout ouvert la voie à des opportunités où technologie et éducation se conjuguent pour donner lieu à un système hybride alliant innovation et efficacité.
L’enquête menée par Epson auprès des enseignants marocains du primaire a justement exploré ces nouvelles possibilités et dressé un état des lieux, notamment en termes de ressources et outils technologiques mis en place pour l’apprentissage de la lecture. 71% qualifient de plus efficace l’enseignement hybride et 88% s’accordent à dire que les activités expérientielles stimulent la curiosité et l’imagination à travers des jeux de rôle et un environnement riche en littératie.
En évaluant les ressources nécessaires pour l’apprentissage de la lecture, près de 88% affirment que la disponibilité de la bibliothèque et des manuels scolaires est d’une extrême importance et près de 80% déclarent qu’une imprimante est un outil indispensable en classe pour la production de supports pédagogiques. Cela permet aux élèves d’acquérir les compétences en lecture à travers des exercices de découpage, coloriage ou d’activités d’illustration sur les tableaux d’ancrage ou autres supports. Viennent ensuite près de 60% qui affirment que l’utilisation d’un vidéoprojecteur est importante dans l’assimilation des mêmes compétences.
Un autre constat dressé par les enseignants à propos de la progression en lecture est que ce n’est pas une simple fonction d’accès à un livre ou un espace de lecture. Il s’agit de la mise en place d’un leadership collaboratif où familles, communautés, environnements numériques et espaces publics interagissent en parfaite synchronie. «Notre objectif est de construire des écosystèmes plus inclusifs où chacun a la chance d'apprendre, et où les outils en place sont sélectionnés parce qu'ils représentent une valeur ajoutée pour les apprenants, et non pas parce que c'est tout ce qu'il y a au menu. C'est ce que j'appelle passer d'un apprentissage par coïncidence à un apprentissage de qualité par design», a souligné Dr. Mohammed Elmeski.
Pendant qu’une des priorités de la réforme de l’éducation nationale demeure la maîtrise des compétences en lecture, de nombreux défis la guettent notamment le manque de ressources pour fournir un environnement riche en alphabétisation. En effet, seuls 27% déclarent avoir une bibliothèque appropriée et environ 30% confirment la disponibilité d’une imprimante.
Ce n’est pas une réalité propre au Maroc, c’est là un défi majeur du 21ème siècle pour plusieurs nations. «La crise mondiale des apprentissages compromet les chances de réussite. La lecture est une compétence particulièrement importante à maîtriser, comme l'a souligné d'ailleurs la Banque mondiale en 2019. Elle élargit le champ des possibles et constitue le socle sur lequel tous les autres apprentissages viendront s’ancrer», a précisé Dr. Majda Brabije.
Selon les enseignants, l’apprentissage est un processus socio-constructif qui se nourrit de l’interaction et la diversification des ressources disponibles et où la technologie a le potentiel d’offrir d’immenses possibilités.
Ce constat est corroboré par les résultats d’une autre enquête, menée par Epson auprès de 3.460 personnes travaillant dans le secteur de l'éducation en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, qui montre que la pression s'accentue pour une meilleure offre technologique dans les écoles.
Au Maroc, 70% des personnes interrogées déclarent que l'un des éléments clés du bon fonctionnement d'un environnement d'enseignement hybride est une utilisation accrue de la technologie numérique. 84% pensent que les étudiants s'attendent à des niveaux d'utilisation de la technologie plus élevés aujourd'hui qu'auparavant et 90% recherchent de meilleurs moyens de collaborer et de susciter l'engagement des étudiants.