Casablanca, Agadir, Mohammedia, El Jadida… les appels de détresse des citoyens se multiplient sur les réseaux sociaux contre les mafias des plages qui agissent en toute impunité face à des citoyens désemparés.
Vendredi 11 août 2023. Nous sommes à la plage de Ain Diab à Casablanca. Il est tout juste 8h du matin et les parkings commencent déjà à se remplir. La veille, une alerte météo annonçait des chaleurs élevées pour la journée. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle les casablancais s'empressent d'accéder à la plage. En réalité, la plupart des familles ne trouveront plus où s'installer si elles tardent à arriver sur ces lieux .
Des "loueurs et loueuses des sables", à l'allure digne d'un "Madmax" à bas budget, vont bientôt débarquer et exiger aux gens de payer pour planter leurs parasols. Certains de ces squatteurs des mers vont même exiger de louer chaise et table en plus pour s'installer. L'endroit leur appartient, et les menaces d'appeler les autorités ne sont vraisemblablement pas suffisantes pour la dissuader. Au contraire, les rares naïfs qui mettent leurs menace à exécution s'exposent aux risques de représailles par des complices postés ici et là, comme si la plage était leur propriété. Les récits sont nombreux sur les réseaux sociaux.
À Agadir, Mohammedia ou encore El Jadida, les aventuriers de l'été doivent surmonter un autre obstacle avant d'affronter cette mafia: les gilets jaunes.
Dans ces villes balnéaires situées dans des régions pleines de plages éphémères ou sauvages et sans infrastructures, il faut s'acquitter de 10 à 30 DH pour stationner et donc accéder à la plage. Le tarif dépend de la tête du client où plutôt du modèle du véhicule et de son immatriculation.
A Taghazout, certains témoignages sur les réseaux sociaux décrivent de véritables rackets en bande organisée. Au Centre ville d' Agadir, fief du Chef de gouvernement, un citoyen a été roué de coups par un gardien de parking parce qu’il a refusé de s’incliner devant un gilet jaune.
Les récits sont nombreux et les réseaux sociaux donnent beaucoup de visibilité à ce désordre.
Revenons à Casablanca. Les autorités de la ville semblent avoir réglé le problème des gilets jaunes sur la corniche où les prix sont affichés et respectés. Mais l'impunité est totale une fois le pied dans le sable.
Ces différentes villes doivent s'inspirer des modèles des villes du nord où les parasols sont une propriété municipale et/ou interdits. Et dans les plages de la région où les loueurs sont tolérés, personne ne peut interdire aux vacanciers de s'installer où ils le souhaitent.
En juillet, le parlementaire PPS Ahmed El Abbadi a interpellé le ministre de l'intérieur sur le phénomène des gardiens de parkings. Mais le problème est plus global et intègre tous ces petits métiers de l'été qui, certes font vivre beaucoup de familles, mais ne doivent pas s'opérer au détriment d'une classe moyenne déjà secouée par les conséquences de l'inflation. Le gouvernement doit prendre ce sujet à bras le corps et montrer aux citoyens qu'ils sont protégés contre les abus.