Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté à l'unanimité son avis sur les dimensions sociales de l’égalité hommes-femmes, proposant une série de recommandations visant à faire de la participation de la femme à l'activité économique une priorité.
Ce projet d'avis, adopté lors de la soixante deuxième session ordinaire du CESE tenue récemment à Rabat, constate les multiples régressions que connaît la situation sociale des femmes marocaines.
Le conseil souligne les inégalités persistantes au niveau de l’éducation et de la formation, la vulnérabilité des cheffes de ménage, le manque de protection contre les violences à l’égard des femmes, la faiblesse des dispositifs d’accueil et d’assistance aux victimes de violence due au vide juridique et la persistance du nombre élevé de mariages des mineurs (35.000 chaque année) qui concernent particulièrement les jeunes filles.
Le Conseil alerte aussi sur le recul constant du taux d’activité des femmes en milieu urbain qui ne dépasse pas aujourd’hui 18%, privant ainsi près de 82% des femmes en âge de travailler d’un revenu propre ou d’un statut social associé à un rôle économique reconnu. Aussi, le CESE prône la mise en œuvre d’un programme national de lutte contre le phénomène des mariages "'orfi" (unions par la fatiha), qui permet le développement du mariage des mineurs et de la polygamie, et le respect des dispositions de la Moudawana dans ce sens.