Le monde vit actuellement l’une des crises les plus graves depuis la Deuxième Guerre mondiale. Ce climat de tension a engendré de fortes pressions sur les prix du pétrole et des produits alimentaires qui se sont inscrit dans un trend haussier enregistrant des records historiques.
Cette situation s’est répercutée sur le pouvoir d’achat des populations notamment des pays en voie de développement. L’inflation enregistre, elle aussi, des niveaux alarmants.
«Pour le moment, les gouvernements arrivent à maîtriser la situation mais jusqu’à quand. Le printemps arabe a été déclenché sous l’effet de la hausse des prix des produits alimentaires avant de basculer vers une crise politique de grande ampleur. S’ensuivit un soulèvement populaire qui a évincé plusieurs leaders considérés comme indétrônables, à l’image de Kadhafi en Libye, Zine El Abidine en Tunisie, Moubarak en Egypte, Ali Abdallah Salah au Yémen. Et sans l’intervention de la Russie en Syrie, Bachar El Assad aurait connu le même sort. Même les autres pays arabes come le Maroc ont vécu des moments terribles», souligne Mohamed Belmir, politologue.
Dans ce même ordre d’idées, plusieurs observateurs et responsables d’institutions internationales ont mis en garde contre l’enlisement de la situation. Carmen Reinhart, économiste en chef à la Banque mondiale, a dans une déclaration à la presse noté que tous «les pays arabes sont de gros importateurs de produits alimentaires notamment du blé. Avec la situation de sécheresse qui sévit actuellement dans cette région, leurs besoins vont exploser. Les mécanismes de stabilisation des prix ne peuvent résister longtemps face à cette flambée. Le risque de grèves et de mouvements de contestation populaire en masse est très probable», a-t-elle indiqué.
Charaf Jaidani