La corruption reste l’un des principaux défis du gouvernement au cours de cette législature.
En réalité, tous les gouvernements qui se sont succédé au Maroc ont fait de la lutte contre ce fléau une priorité.
Déjà, en 2011, alors que le PJD battait campagne pour les législatives, Lahcen Daoudi, actuel ministre chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, nous tenait ces propos : «En ce qui nous concerne, si demain nous étions portés à la tête du gouvernement, notre premier défi serait de lutter contre la corruption. C’est une gangrène qui mine le pays. Mais, pour cela, il faut donner l’exemple en servant sans se servir.
Il faut également punir les gros poissons qui mangent les petits».
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et le phénomène de la corruption reste entier, pour ne pas dire que le gouvernement semble incapable de trouver les leviers nécessaires pour le combattre.
Quelques chiffres édifiants : quand le PJD arrivait au pouvoir, l'Indice de perception de la corruption (IPC) publié par Transparency International au titre de l'année 2011 plaçait le Maroc au 80ème rang mondial sur 183 pays. En 2017, le Royaume occupait la 81ème position sur 180 pays.
Malgré ces statistiques peu reluisantes, l’Exécutif ne baisse pas les bras.
D’ailleurs, vendredi dernier, Saâd Eddine El Othmani déclarait que le gouvernement traite avec le sérieux nécessaire le chantier de la lutte contre la corruption, non seulement à travers les moyens sécuritaires et juridiques, mais également en adoptant des mesures stratégiques visant à faire face à ce fléau.
C’était lors du lancement officiel du cycle qualifiant au profit des cadres et responsables des inspections générales des ministères, initiative qui a pour objectif de contribuer valablement à la moralisation de la vie publique et à la consécration des principes de bonne gouvernance.
Pour autant, un regard linéaire sur l’IPC pousse forcément à dire que l’action gouvernementale semble se résumer à des déclarations d’intention, pour ne pas dire cosmétiques… pour corrompre la perception des consciences rebelles.
Car, sur ce chantier, l’Exécutif a brillamment échoué. Pour l’instant.■
D. W.