Omicron s’apparente souvent à un banal rhume, n’incitant pas les gens à se faire tester.
La vigilance est accrue en cette fin d’année particulière. L’apparition du variant Omicron a conduit à une revue de la gestion stratégique de l’épidémie au Maroc, alors que le Royaume était dans une période assez favorable caractérisée par des indicateurs sanitaires au plus bas.
La situation actuelle est loin d’être dramatique, mais depuis quelques jours les indicateurs se détériorent petit à petit. Entre lundi 27 et jeudi 30 décembre, le nombre de cas a littéralement augmenté, totalisant 4.648 contaminations, soit une moyenne de 1.162 cas par jour.
Sur la même période, les cas actifs ont presque doublé, passant de 3.458 à 6.681, et les cas critiques sont passés de 113 à 136. Au 30 décembre, 88 patients sont sous respiration artificielle, dont 2 intubés.
Si, pour l’instant, le variant Omicron apparait comme moins dangereux que le Delta, c’est surtout sa vitesse de propagation qui inquiète.
C’est pourquoi d’ailleurs les autorités marocaines ont mis en place certaines restrictions et mesures de précaution pour tenter de limiter les interactions sociales en cette période de fêtes de fin d’année.
L’instauration du couvre-feu nocturne, la nuit du 31 décembre au 1er janvier, de 00H00 à 06H00, s’inscrit dans cette logique préventive. Tout comme la décision de maintenir la suspension des vols de et vers le Maroc jusqu’au 31 janvier 2022.
Pas sûr que cela soit cependant suffisant pour contenir la progression de l’épidémie.
Surtout qu’il y a quand même un constat amer à faire : les citoyens ne se soucient plus du respect des gestes barrières. Ils sont revenus à leurs vieilles habitudes : accolades chaleureuses et poignées de main franches.
Ils ont même enterré le masque qui pendouillait au menton, voire au cou, servant davantage d’accessoire de beauté que de protection.
Alors, les chiffres sur les cas positifs sont-ils vraiment exacts quand on sait qu’Omicron est au moins trois plus contagieux que Delta ? Il est permis d’en douter. Et ce, pour deux raisons principales :
- Primo : Omicron avance masqué. Non seulement on peut être asymptomatique, mais également présenter les symptômes d’un banal rhume.
- Secundo : On se teste de moins en moins au Maroc. Il est en effet plus simple de se dire «j’ai chopé un rhume», que de débourser 400 DH pour aller faire un test PCR. Entre le 27 et le 30 décembre, moins de 60.000 tests ont été effectués à travers tout le Royaume.
Alors, aujourd’hui, faut-il vraiment s’inquiéter ? Quand on voit ce qui se passe notamment en France, où les contaminations ont dépassé 200.000 cas en une seule journée, il faut prendre ses précautions sans pour autant être alarmiste.
En ce sens qu’Omicron risque d’augmenter considérablement les tensions hospitalières, dans un contexte où la campagne de vaccination tourne au ralenti.
D’où l’appel répété des autorités marocaines à l’endroit des citoyens pour aller se faire vacciner.
Le ministère de la Santé a d’ailleurs décidé de réduire le délai entre la deuxième et la troisième dose à quatre mois contre six auparavant.
Sur ces quatre derniers jours, 241 .625 personnes ont été vaccinées, réparties comme suit : 20 .187 pour la première dose, 27.793 pour la seconde et 193.645 pour la dose de rappel.
D. William