L'Instance chargée de la révision du Code de la famille a recueilli, vendredi à Rabat, lors de séances d'audition distinctes, les propositions et visions d’un certain nombre d’organisations et d’associations.
Il s’agit de l’association de la ligue d’espoir pour l’enfance marocaine, l’association marocaine des professeurs de l’éducation islamique, la fondation méditerranéenne de la jeunesse et de la démocratie, la ligue des écrivaines du Maroc, et le forum marocain des droits de l'Homme.
Ces réunions s’inscrivent dans le cadre des consultations et auditions menées par l’Instance avec les différents acteurs concernés, conformément à la haute teneur de la lettre Royale adressée au Chef du gouvernement pour la révision du Code de la famille.
Dans une déclaration à la presse, le président de la Ligue d’espoir pour l’enfance marocaine, Hassan El Mrabet, a indiqué que l’intérêt supérieur de l’enfant et les dispositions portant sur l’enfance marocaine, notamment en ce qui concerne le nom de famille et les problématiques judiciaires relatives à la garde des enfants, la pension alimentaire et la tutelle générale du père, font partie des propositions de la Ligue notant que le mémorandum présenté à cette occasion comprend une série de lignes directrices susceptibles de préserver la dignité et les droits de l’enfant.
D'autre part, le mémorandum présenté par la Fondation méditerranéenne de la jeunesse et de la démocratie s'intéresse aux questions relatives à la jeunesse, notamment les futurs époux, a fait observer son président, Mohsin El Neimi, ajoutant que l'accent a été, également, mis sur l'intérêt d'adopter de nouveaux mécanismes qui favorisent la contribution de la jeunesse marocaine à ce grand chantier de réforme.
De son côté, le président de l’Association marocaine des professeurs de l’éducation islamique, Said EL Arid, a affirmé que le mémorandum de son association met en avant la dimension des valeurs dans les curricula éducatifs, qui constituent le champ d’intervention de l’association, appelant à accorder davantage d'importance au volet social et psychologique de l’apprenant, en plus de l’aspect éducatif qui s’appuie sur la méthodologie et la pratique didactique et la mise en œuvre pédagogique, ainsi que l’aspect des valeurs qui trouve ses racines dans le référentiel religieux et les spécificités de la société marocaine.
Dans une déclaration similaire, Badiaa Radi, présidente de la Ligue des écrivaines du Maroc, a mis en exergue l’importance de cette rencontre dans le processus de réformes entreprises par le Royaume, notant que le mémorandum présenté par la Ligue traite de la dimension culturelle, en tant que "levier essentiel dans toute démarche de développement, qu'il soit économique, social ou politique", tout en veillant à ce que cette réforme juridique soit compatible avec les évolutions que connaît le Maroc.
Par ailleurs, le Forum marocain des droits de l'Homme a présenté des propositions portant sur l’abolition du mariage des mineurs ainsi que les questions de la garde des enfants, la tutelle et la pension alimentaire, a fait remarquer son président, Hassan Jaidi, notant que le respect du référentiel religieux et les spécificités de la société marocaine garantit la cohésion, l’équilibre et l'équité au sein de la famille.
Dans la lettre Royale adressée au Chef du gouvernement, SM le Roi Mohammed VI a affirmé qu’il est nécessaire de réexaminer le Code de la famille, qui a eu l’immense avantage d’impulser une dynamique de changement vertueuse et d’instaurer une conception nouvelle de l’égalité et de l’équilibre familial, ouvrant ainsi la voie à une avancée sociale considérable, afin de corriger les dysfonctionnements et les lacunes que l’expérience de sa mise en œuvre judiciaire a révélés. Le Souverain a souligné que les dispositions du Code de la famille "doivent également être mises en adéquation avec l’évolution de la société marocaine et les besoins du développement durable", notant que "la nouvelle version s’harmonisera ainsi avec la progression de notre législation nationale".