Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a appelé, mercredi à Rabat, à lever les barrières financières à l’accès aux soins.
Lors d’un atelier de restitution, organisé pour présenter les conclusions de son avis "Comment remédier à la situation préoccupante de la filière de prise en charge des urgences médicales au Maroc?", le CESE a souligné l’importance de mener une réflexion multipartite sur l’opportunité de création d’un fonds de garantie dédié à la prise en charge médicale urgente dans le secteur privé à but lucratif et à but non lucratif, d’élargir le mode "tiers-payant" aux soins ambulatoires de manière à éviter à l'assuré d'avancer la totalité des frais y afférents et d’introduire le transport médical dans la nomenclature des actes professionnels et le tarif national de référence (TNR).
Placée sous le thème "Améliorer la prise en charge des urgences médicales pour préserver et sauver des vies et contribuer à assurer des soins de qualité pour tous", cette rencontre a été l’opportunité pour le CESE de plaider pour une amélioration de l’organisation territoriale, à travers la mise en place des filières de soins d’urgences médicales dans chaque région, adaptées aux spécificités populationnelles et géographiques du territoire en impliquant tous les acteurs des territoires dans la cadre d’une gouvernance décentralisée, l’intégration du secteur privé dans l’offre de soins et une meilleure appréhension des besoins des populations des régions.
Le Conseil a également mis en avant l’impératif de renforcer et développer la régulation préhospitalière, à la faveur de la responsabilisation du citoyen, l’élargissement du champ d’action des services d'aide médicale urgente (SAMU) régionaux, le renforcement de la protection civile et sa collaboration avec le SAMU et les territoires, outre la réglementation et la régulation du secteur du transport sanitaire.
Dans la même lignée, le CESE a mis en lumière le besoin de développer et valoriser les ressources humaines affectés aux services des urgences, appelant, à cet égard, à renforcer la formation de base et la formation continue et à revoir le cadre juridique, réglementaire et indemnitaire pour les gardes et astreintes.
Le Conseil a, en outre, formulé des recommandations pour améliorer les prestations des services hospitaliers des urgences dans les secteurs public et privé, notamment l’incitation des dirigeants d’établissements de soins à s’inscrire dans une démarche d’accréditation par des organismes d’évaluation indépendants, la mise en place des mécanismes de suivi, de contrôle et d’évaluation de la qualité de prise en charge médicale dans tous les établissements publics ou privés ayant des services d’urgence ainsi que le développement de filières d’urgences spécialisées au sein de chaque région.
Selon une vision axée sur la nécessité de disposer d’une filière de prise en charge des urgences médicales délivrant des soins sûrs, en temps opportun, efficaces, efficients, équitables et centrés sur le patient, le CESE s’est autosaisi de ce sujet en vue d’analyser la situation de la filière des urgences permettant de remédier à ses dysfonctionnements actuels.