A nouveau, Casablanca est au cœur d’un nouveau scandale alimentaire. De la viande avariée, qui inclut celle de chiens et d’ânes, aurait été écoulée dans plusieurs circuits de restauration.
La récente découverte de têtes de chiens jetées dans des sacs plastique près de poubelles à Bourgogne (près du célèbre marché Badr), en plein centre-ville, a provoqué une onde de choc parmi la population et les autorités sanitaires.
Ce n’est pas la première fois que la capitale économique du pays se retrouve confrontée à un trafic de viandes impropres à la consommation.
Des contrôles menés ces derniers jours ont révélé d’importantes quantités de viandes d’origine suspecte dans des quartiers comme le Hay Mohammadi et Ain Sebaa ou encore à Oulfa.
Cette situation relance la question de la surveillance du marché alimentaire et des failles qui permettent à ces pratiques de perdurer.
Des membres de la Fédération marocaine des droits du consommateur pointent du doigt l’absence de contrôles réguliers et la recherche de profits rapides de certains commerçants. «Tant qu’aucune sanction exemplaire n’est appliquée, ces réseaux continueront à prospérer», avertissent-ils.
Si la loi marocaine, notamment le Code de la consommation et le Code pénal, interdit strictement la mise en circulation de produits impropres, son application reste un défi. L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), censé veiller à la conformité des denrées, peine à couvrir efficacement tout le territoire.
Les autorités locales sont désormais appelées à sévir davantage. «Les restaurateurs impliqués dans ce type de fraude devraient voir leur licence retirée sans possibilité de recours», estiment certains défenseurs des consommateurs.
Les associations de protection animale sont montées également au créneau et dénoncent une possible maltraitance animale à grande échelle. «Nous demandons une enquête approfondie pour mettre fin à ces actes barbares et identifier les coupables», a déclaré un porte-parole d’une association locale.
La flambée des prix de la viande, un facteur aggravant
Avec des prix des viandes rouges qui dépassent les 150 dirhams le kilo, certains commerçants cherchent des alternatives frauduleuses pour maintenir leurs marges. «Quand la viande hachée atteint 140 dirhams, comment un vendeur de sandwichs peut-il continuer à faire du bénéfice sans tomber dans l’illégal ?», ironise un internaute sur les réseaux sociaux.
Ces mêmes réseaux sociaux jouent un rôle clé dans la dénonciation de ce fléau. De nombreuses images et vidéos circulent, montrant des carcasses suspectes abandonnées dans les rues ainsi que des descentes des autorités sanitaires dans plusieurs snacks de fast-food, ce qui alimente un climat de méfiance et d’indignation des habitants.
Face à l’ampleur du scandale, des voix s’élèvent pour réclamer une répression plus dure. Certains demandent que la vente de viandes frauduleuses soit traitée comme une infraction grave qui met en danger la santé publique, avec des peines lourdes à la clé, notamment l'emprisonnement.
Les récentes saisies dans les quartiers de Casablanca ne sont peut-être que la partie visible d’un trafic plus vaste. Dans l’attente des résultats de l’enquête, les autorités sont désormais sous pression pour assurer une meilleure traçabilité des viandes et restaurer la confiance des consommateurs dans ce qu’ils trouvent dans leurs assiettes.
Affaire à suivre.