La tension monte dans le secteur de la santé au Maroc alors que le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (simsp) a annoncé un mouvement de grève nationale de trois jours, du mardi 24 au jeudi 26 décembre 2024.
Ce mouvement s’inscrit dans une série de mobilisations pour dénoncer le manque de dialogue de la part du ministère de la Santé et de la Protection sociale face aux revendications des professionnels.
Dans un communiqué publié lundi 23 décembre, le syndicat a expliqué que ses revendications restent lettre morte, ce qui l’a poussé à poursuivre son programme de contestations. La grève nationale concernera toutes les structures de santé publique, à l’exception des services d’urgence et de réanimation, afin de garantir un minimum de soins aux citoyens.
Cette action s’inscrit dans la continuité des grèves successives déjà observées, notamment celle des 17 et 18 décembre derniers. Le syndicat prévoit également d’organiser des manifestations régionales et locales du 30 décembre 2024 au 5 janvier 2025, ainsi qu’un arrêt des consultations dans les centres de diagnostic pendant cette même période.
Les médecins annoncent une « Semaine de la Colère » marquée par plusieurs actions de protestation, notamment un boycott des activités administratives et un arrêt complet des certificats médicaux, à l’exception des certificats d’arrêt maladie. Une marche nationale est également prévue le dimanche 29 décembre 2024 à Rabat pour protester contre les lois sur la grève et les retraites.
Le syndicat critique vivement le projet de statut cadre des médecins, qu’il qualifie de « scandaleux », car il introduirait des clauses portant atteinte aux droits fondamentaux des praticiens et ouvrirait la voie à des licenciements abusifs. Il reproche également l’absence de garanties concernant le maintien du statut de fonctionnaire public à part entière, avec des rémunérations centralisées et des postes budgétaires garantis.
Les revendications principales incluent :
• Deux grades supplémentaires au-delà de l’échelle actuelle ;
• Une augmentation des salaires ;
• La suppression des quotas limitant les promotions ;
• Le respect des engagements du gouvernement, notamment ceux des accords signés en 2011, 2023 et 2024.
Le syndicat accuse également le gouvernement de ne pas avoir respecté ses engagements concernant l’accord du 23 juillet 2024, qui prévoyait des améliorations pour le secteur de la santé publique.
Le projet de loi de finances 2025 est également pointé du doigt pour son absence de solutions aux revendications budgétaires du secteur. Le syndicat déplore l’incertitude entourant les rémunérations, qui pourraient être transférées des budgets centraux aux groupes de santé, sans aucune garantie de stabilité.
Par ailleurs, les médecins du secteur public promettent de continuer à imposer leurs conditions scientifiques pour l’exercice de la médecine, tout en boycottant plusieurs initiatives ministérielles, telles que les programmes de santé scolaire et les campagnes chirurgicales « improvisées ». Face à cette montée des tensions, le syndicat appelle le ministère de la Santé et le gouvernement à répondre rapidement à leurs revendications, avertissant que l’absence de solutions ne fera qu’aggraver la crise dans un secteur déjà en souffrance.