(Ph. Reuters)
Triste journée au Maroc que celle de ce mardi 16 octobre. Un accident ferroviaire survenu dans la commune de Bouknadel, suite au déraillement d’un train rapide TNR assurant la liaison entre Rabat et Kénitra, a fait sept morts parmi les voyageurs et plusieurs dizaines de blessés, selon un bilan encore provisoire.
L’heure est au deuil et à l’émotion.
Mais au-delà de l’émoi que suscite une telle tragédie, inévitablement, se posent certaines interrogations : Qu’est-ce qui a été à l’origine de cet accident ? Erreur humaine ou défaillances techniques ? Les responsabilités seront-elles clairement établies ? Y aura-t-il des sanctions ?
Ce sont des questions auxquelles l’opinion publique s’attend à avoir des réponses.
Surtout que c’est le second accident mortel qui frappe l’Office national des chemins de fer (ONCF) en huit mois exactement.
Le samedi 17 février dernier, en effet, 7 personnes ont trouvé la mort et 14 autres ont été blessées dans un accident ferroviaire, survenu à un passage à niveau gardé à proximité de l'arrondissement Bni Makada, entre un train de marchandises reliant Tanger au port Tanger Med et un véhicule de transport de personnel.
Le Souverain avait alors ordonné, le jour même, la création d’une commission conjointe entre les ministères de l’Intérieur et de l’Equipement et du Transport pour mener une enquête administrative globale.
Objectif : déterminer toutes les circonstances de l’accident et prendre les mesures légales et administratives nécessaires contre quiconque aurait failli à sa mission.
Et dès le lundi, le parquet s’était saisi de l’affaire, en donnant des instructions fermes à la Brigade nationale de la police judiciaire en vue de mener une enquête, judiciaire cette fois-ci, pour déterminer les causes et les circonstances de cet accident, y compris le degré de garantie des conditions de sécurité requises dans les passages à niveau.
Enquête à l’issue de laquelle le parquet devait établir les effets juridiques adéquats à l’encontre des personnes responsables.
Depuis, à notre connaissance, rien n’a été rendu public à propos de ces enquêtes. Y-a-t-il eu des sanctions administratives, voire pénales ?
Pour cette nouvelle tragédie, le procureur du Roi près la cour d'appel de Rabat a aussi annoncé l'ouverture d'une enquête.
Deux drames en 8 mois, 14 morts, plusieurs dizaines des blessés, des familles endeuillées et des voyageurs traumatisés : cela fait beaucoup.
Et tout cela ne peut rester impuni. Si toutefois des fautes ont été commises.■