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Piqûres de scorpion : Un danger à prendre au sérieux

Piqûres de scorpion : Un danger à prendre au sérieux

A chaque saison estivale, les cas de décès dus à des piqûres de scorpion viennent perturber les vacances et semer la panique dans les milieux ruraux, là où le danger est plus fréquent et plus frappant.

 

Par Abdelhak Najib 

 

Cet été n’échappe pas à la règle puisque le Maroc déplore déjà plusieurs victimes, dans différentes régions du pays. En effet, au Maroc, plus de 30.000 cas de piqûres de scorpion sont enregistrés chaque année par le Centre national antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM). Plusieurs accidents entraînent le décès brutal notamment des jeunes de moins de 15 ans.

Avec 50 espèces de scorpions qui existent au Maroc, la dangerosité varie d’une espèce à l’autre. Mais le plus dangereux demeure le scorpion noir appelé «Androctonus mauritanicus». Fatale et létale, cette espèce frappe le plus souvent dans des régions dites à risque, là où l'on compte le plus grand nombre de piqûres, comme Souss-Massa, Drâa-Tafilalet, Marrakech-Safi, Béni Mellal-Khénifra, Fès-Meknès sans oublier les régions de Settat, El Jadida et Sidi Bennour.

Selon les spécialistes du Centre national antipoison : «Durant ces dernières années, on signale environ 25.000 cas de piqûres de scorpion par an en moyenne, avec un pic en été. La majorité des cas (presque 90%) sont considérés comme des piqûres simples sans envenimation où la victime présente uniquement une douleur locale». Le chiffre semble augmenter chaque année, surtout à cause des changements climatiques et des fortes chaleurs qui frappent de plus en plus de nombreuses régions du Maroc. Une réalité prise en compte par les autorités sanitaires marocaines. Ce qui a considérablement réduit le nombre des décès, et ce malgré la fréquence des accidents.

Des résultats notables, surtout depuis l’adoption de la Stratégie nationale de lutte contre les piqûres de scorpions, qui a misé sur la sensibilisation et sur une prise en charge efficace des cas de piqûres : «Nous sommes passés d’une centaine de cas de décès annuellement à une trentaine depuis l’adoption de la stratégie. Le taux de létalité est ainsi passé de 2,7% à 0,18% actuellement. Ces résultats ont été atteints grâce à l’amélioration de la prise en charge, la distribution de kits thérapeutiques, la formation du personnel médical et paramédical, la sensibilisation des populations…», soulignent les observateurs. 

Dans ce sens, et pour éviter le pire, les instances sanitaires conseillent les citoyens de réagir rapidement et de suivre une batterie de mesures. Ainsi, il faut savoir que «Dans le cas d’une piqûre avec envenimation, le sujet présente des signes généraux comme la fièvre, les vomissements, des douleurs abdominales… Et dans certains cas graves, le patient peut également souffrir d’une détresse respiratoire, d’une détresse cardiovasculaire ou neurologique». Un tel cas doit être immédiatement pris en charge.

D’autres cas, moins extrêmes nécessitent un autre protocole : «Pour cette situation qui représente la majorité des cas, on donne au patient un traitement antalgique. On peut aussi lui mettre des poches de glace pour soulager la douleur puis on le laisse sous surveillance pendant 4 heures. Si son état reste stationnaire, il peut retourner chez lui après l’avoir sensibilisé», précisent les médecins du CAPM. 

Mais pour les cas urgents et graves «à savoir la piqûre par envenimation, on distingue deux classes. La première se caractérise par la présence de signes généraux, mais sans mettre en jeu le pronostic vital du patient. Le traitement pour ce genre de cas est symptomatique.

Les patients sont hospitalisés pour une durée allant de 24 à 48 h jusqu’à disparition totale des symptômes. La deuxième classe est la plus grave où la victime est gravement atteinte et son état nécessite la réanimation». 

Le CNAP attire également l’attention des citoyens sur l’importance de la vigilance surtout pour les jeunes enfants âgés de moins de 15 ans. Cette tranche d’âge reste très vulnérable et nécessite des soins urgents : «Il faut éviter de perdre du temps et se rendre d’urgence à l’hôpital, car le taux de létalité est de 95% dans cette catégorie», insistent les spécialistes.

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