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Ramadan : Réussir l’équilibre corps et âme

Ramadan : Réussir l’équilibre corps et âme

Pendant le mois sacré, beaucoup de personnes font de mauvais choix alimentaires, balayant ainsi d’un revers de main tous les bienfaits du jeûne sur leur santé. 

En plus de nous challenger sur le plan physique, Ramadan nous offre aussi l’opportunité de nous reconnecter à notre spiritualité de la meilleure manière qui soit.

 

Par M. Boukhari 

 

 

Le mois de Ramadan rime souvent avec excès alimentaire. C’est l’occasion rêvée pour les familles de se retrouver autour de tables bien garnies pour le plaisir des yeux et des papilles. Entre préparations trop sucrées, trop salées ou trop grasses, le système digestif est rudement mis à l’épreuve.     

En effet, ces habitudes alimentaires qui prennent place durant cette période de l’année, empêchent le corps humain de profiter pleinement des multiples bienfaits du jeûne. Il est donc primordial d’y remédier en privilégiant la consommation d’aliments sains et nutritifs. 

Pour Valérie Alighieri, médecin généraliste et nutritionniste, les petits mets traditionnels tels que les briouates, pastilla, quiches ou autres ne devraient pas être quotidiennement présents sur les tables ramadanesques en raison de leur mauvaise valeur nutritionnelle, pour un apport énergétique trop important. «Ces aliments excessivement gras et sucrés vont accentuer l’augmentation de la glycémie qui survient à la suite de la rupture du jeûne. En sus d’entraîner des désordres digestifs importants, douleurs gastriques et intestinales, nausées, ballonnements et flatulences. On recommande alors de prendre lesdits aliments en complément d’un repas équilibré; une seule pièce sera suffisante pour se faire plaisir, mais pas forcément chaque jour», explique-t-elle. 

Après une longue journée de jeûne, notre organisme a besoin de nutriments, vitamines et minéraux essentiels à son bon fonctionnement. Pour lui apporter tout ce dont il a besoin, cette spécialiste suggère de prévoir à chaque repas des «féculents, notamment des légumes secs, des pâtes, du pain qui vont permettre de subvenir aux besoins énergétiques de la journée et maintenir un bon taux de glycémie. Les légumes et les fruits souvent oubliés sur la table du ftour, apportent plusieurs vitamines à notre métabolisme, des fibres importantes pour le transit digestif, ainsi que de l’eau. Il faut également maintenir une consommation suffisante d’aliments protéiques de qualité et maigres de préférence». 

L’autre point à ne surtout pas manquer est l’hydratation, et ce afin d’éviter d’être déshydraté pendant la journée. «Il est important de consommer au moins 1l de liquide. L’eau doit être préférée aux jus qui ne sont pas conseillés en nutrition. On recommande aussi de consommer des soupes ou de boire des bouillons. Il est considéré qu’un litre d’eau sera apporté par les boissons et 500 ml par les aliments tels que les légumes et les fruits essentiellement», poursuit la nutritionniste. 

En ce qui concerne le nombre et la fréquence des repas, Valérie Alighieri estime que cela est à la convenance du jeûneur, en fonction du mode de vie, de l’âge et de l’état de santé. Néanmoins, il est possible «de fractionner en deux repas et un en-cas, mais il est également suffisant de ne faire que deux repas : ftour et shour. Un ftour léger et digeste mais complet et équilibré, puis un deuxième repas au shour, le plus tard possible surtout si vous avez un travail physique», souligne-t-elle. 

 

Bien-être et sérénité 

En plus d’avoir un impact sur notre santé physique, le jeûne pendant le mois sacré peut avoir plusieurs effets sur notre bien-être psychologique et émotionnel. «Lorsque l’on demande au corps d’être opérationnel, à jeun, on le déstabilise. Le corps est habitué à être nourri, ravitaillé à heures prédéfinies et, du jour au lendemain, il est privé de carburant. C’est un stress qu’il exprime au travers de symptômes (migraines ou crampes d’estomac, par exemple), ce qui explique que les premiers jours soient les plus difficiles», précise Ghizlane Ziad, psychologue clinicienne spécialisée en clinique pathologie et clinique sociale. 

Et de poursuivre : «Le jeûne peut aussi apporter satisfaction à la personne, car lorsque l’on a le sentiment d’avoir dépassé nos propres limites, d’avoir résisté à la tentation, l’on ressent forcément une certaine fierté et souvent la sérénité qui va avec. La spiritualité, plus présente, amène, quant à elle, un cadre commun à tous les musulmans : elle fédère donc en apportant un sentiment d’appartenance plus fort». 

Qui dit Ramadan, dit bouleversement de nos habitudes et pas qu’alimentaires. Tous les ans, c’est la même rengaine : «J’ai très mal dormi ou pas assez». Les troubles du sommeil, bête noire de beaucoup de personnes durant ce mois, sont très difficiles à gérer. Dans le dessein de les limiter et bénéficier d’un sommeil réparateur, cette psychologue recommande de «ralentir l’activité cérébrale 20 minutes avant de se coucher pour préparer le corps à lâcher-prise et s’endormir plus facilement. On éteindra alors les écrans qui sont une stimulation visuelle et auditive et on privilégiera la lecture ou de la musique apaisante. Boire de la tisane, en plus de relaxer le corps, envoie comme signal au cerveau qu’il faut ralentir et peut donc être également un allié à l’endormissement». 

Par ailleurs, un mental fort permet, selon Ghizlane Ziad, de supporter la faim sans trop en subir les conséquences psychologiques. Dans ce sens, plusieurs activités sont à privilégier, à savoir «mettre le corps au repos ou s’occuper l’esprit me semblent être les stratégies les plus rentables. Aussi, faire des siestes permet de moins solliciter le corps, et donc d’adapter la demande énergétique au fait que le corps est à jeun. S’occuper l’esprit, méditer ou encore faire un effort intellectuel permet de distraire le cerveau et l’obliger à se concentrer sur autre chose que la faim ou la soif. Enfin, le sport, pratiqué de manière responsable, peut également être un atout. Il permet de décharger les tensions, apaiser le stress et distraire l’esprit de la faim. Néanmoins, le choix de l’activité sportive doit être fonction de chacun, de la capacité de chacun à pratiquer l’activité choisie, à jeun, sans pour autant risquer un malaise», conclut-elle.

 

 

 

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