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Réduction de la durée de formation en médecine : Est-ce une bonne décision ?

Réduction de la durée de formation en médecine : Est-ce une bonne décision ?

Dans une note adressée récemment aux présidents des universités, le ministère de l’Enseignement supérieur évoque l’éventualité de la réduction de la durée de la formation en médecine de 7 à 6 ans. Une décision qui, selon le département d’Abdellatif Miraoui, aura pour objet de répondre à la demande accrue en personnel de santé. 

A travers ce projet, c’est un pas vers un nouveau système de santé qui s’enclenche. Pour ce faire, le gouvernement note que «tous les moyens financiers et pédagogiques nécessaires à l’accompagnement de cette réforme seront mobilisés, à travers un programme contractuel liant le gouvernement aux universités et facultés concernées». Le ministère enjoint toutes les parties prenantes à se mobiliser pour la concrétisation de ces mesures dans les meilleurs délais afin de garantir un accès équitable et de qualité aux soins à tous les citoyens.

Pour Mohamed Ahelad, doyen de la faculté de médecine de Tanger, le fait de réduire la durée de formation à 6 ans n’aura pas de conséquences négatives sur la formation des médecins. «Cette nouvelle réforme n’altère en aucun cas la qualité de leurs connaissances théoriques ou pratiques et nous fera gagner beaucoup de temps, puisqu’on pourra directement affecter des médecins formés et non pas des médecins stagiaires aux centres de santé publique», explique-t-il. 

Le Maroc est loin d’être un cas isolé, puisque d’autres pays mènent d’ores et déjà cette expérience. «Si on prend l’exemple de pays comme l’Italie, la Belgique ou encore les USA, la formation des médecins dure 6 années», affirme une professionnelle de santé. 

En revanche, «la question est de savoir s’il s’agit uniquement de réduire les années ou s’il y aura d’autres changements qui vont accompagner cette réforme, car il en existe certains qui doivent être pris en compte. Par exemple, si un étudiant souhaite être médecin généraliste ou spécialiste, c’est une chose qui se trace dès le départ, car les deux formations ne se ressemblent pas», ajoute-t-elle.

Pour les étudiants sérieux et studieux, «le fait d’étudier la médecine pendant 6 années ne va pas détériorer la qualité de leur formation. Il faudra seulement que tout soit prédéfini et non pas laissé au hasard. Je connais des médecins qui ont fait des stages de deux ans qui n’ont pas abouti à de réels accomplissements, tandis que certains en ont fait pendant trois ou six mois et qui se sont révélés être très fructueux», précise la spécialiste. 

Et de poursuivre : «c’est un projet, un chantier, un cahier des charges qui doit accompagner l’étudiant dès la première année jusqu’à la sixième. Il doit donc y avoir une évaluation sur les objectifs et les compétences pour voir si elles sont acquises ou pas». 

De leur côté, les étudiants sont sceptiques et se posent diverses questions quant à l’applicabilité de ce projet. «Nous ne savons pratiquement rien concernant cette nouvelle décision, si ce n’est qu’on aura 6 années d’études au lieu de 7, ainsi qu’une augmentation de l’effectif professionnel et estudiantin des facultés de médecine», soutient un étudiant. 

«La décision est appliquée pour les étudiants en 4ème année en ce moment même, ainsi que les plus jeunes promotions (3ème, 2ème, 1ère). Les 6ème et 7ème années qui normalement sont des années de stages au CHU et CHP respectivement, seront regroupées en une seule année, mais les modalités sont toujours inconnues à ce jour». 

La possibilité de réduire la durée de la formation est pour ce jeune étudiant à la fois plaisante et effrayante car, selon lui, «une année de moins permettrait de nous rapprocher de nos amis diplômés dès la 5ème année. Mais ce qui effraie le plus, ce sont les répercussions de cette décision sur tout ce qui se rapporte aux études et spécialités à l’étranger», dit-il. 

Il convient de rappeler que le département d’Abdellatif Miraoui souligne que la dynamique portée par ce nouveau projet vient confirmer l’engagement du pays dans la mise en œuvre du chantier royal relatif à la généralisation de la couverture médicale.

 

Par Malak Boukhari

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