Nous poursuivons notre série d’analyse des différents problèmes causés par les réseaux sociaux en nous penchant aujourd’hui sur ces personnes qui prétendent être des coaches de vie pour aider les uns et les autres à se développer et à se dépasser.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
Pour vous mettre dans l’ambiance de ces aberrations sur le Net, je partage avec vous cette anecdote véridique que j’ai eue face à un jeune de 25 ans qui a participé à l’émission télé que je présente.
Ce jeune, qui débute à peine dans la vie, a eu la prétention d’affirmer qu’il aidait des personnes âgées de 60 ans et plus pour régler leurs problèmes de couple ! Sans se rendre compte de l’énormité de ce qu’il avançait, il a continué sur sa lancée disant qu’il conseillait aux autres, comment mieux vivre en couple, comment dépasser les rancunes et assainir leurs relations conjugales. Lui, 25 ans, célibataire, va expliquer à son grand-père comment vivre avec sa grand-mère, comment construire une relation durable en bonne entente ! Comme si ces personnes qui ont 40 ans de mariage et de vie conjugale, avaient besoin d’un gamin pour leur montrer comment s’y prendre !
Ceci pour dire que ce qui circule sur les réseaux sociaux est du même ordre de non-sens. Des individus, dont certains ont fait des stages bidons auprès d’autres coaches tout aussi bidons, se mettent à matraquer le monde avec des concepts pour devenir millionnaires, alors que celui qui donne le conseil n’arrive pas à joindre les deux bouts; pour devenir le meilleur employé, le meilleur sportif, le meilleur directeur, le meilleur homme d’affaires, le meilleur mari, la meilleure femme, les meilleurs parents…
Sur quelle base ? Selon quels critères ? En guise de réponse, les pseudos coaches recyclent des concepts puisés chez d’autres vendeurs d’illusions, qui commettent des publications, avec des titres racoleurs tels que :
«comment devenir milliardaire en deux mois». Ou alors :
«Comment dépasser ses peurs en trois jours» ! Et d’autres trouvailles aussi vides de sens. Et les gens y croient. Et on se passe les conseils, on partage les concepts et on finit par devenir coach à son tour ! Un comble de bêtise mâtiné d’une bonne dose de mauvaise foi qui fait beaucoup de tort dans une société comme la nôtre où l’on a du mal à démêler le bon grain de l’ivraie.