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Science sans conscience n’est que ruine de l’âme

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme
  • C’est partant de ce constat de base que se profile pour nous cette réflexion philosophique sur le sens même de la connaissance et du savoir

 

Aujourd’hui plus que jamais, dans un monde en proie à sa pire crise sanitaire et humaine, la question de la connaissance et du savoir dans leurs relations intrinsèques avec l’évolution des sociétés, avec ce qu’on appelle le progrès, avec les avancées dans de nombreux domaines de la technologie, avec toutes les ramifications que cela suppose, avec les impératifs de changement de paradigmes que chaque époque impose au monde et aux différentes cultures qui le peuplent, avec les projections faites pour incarner des futurs probables ou improbables, avec la capacité qu’ont aujourd’hui les sociétés humaines, dans leurs profondes différences, de penser le futur à l’aune de leurs visions propres, selon leurs statuts, leur puissance, selon la place qu’elles occupent sur l’échiquier du monde, toutes ces données sont capitales pour poser la question de la place de l’individu et de sa liberté dans un univers faussement globalisé, qui traite les personnes non pas en tant qu’entités indépendantes incarnant leurs propres volontés d’être et d’évoluer, mais en tant qu’éléments interchangeables faisant partie d’un puzzle commun que l’on assemble selon les périodes, selon les besoins et selon les multiples programmes mis en place pour atteindre des objectifs ciblés d’avance, dans une configuration qui ne laisse aux personnes aucune marge de manœuvre en dehors de celle qui les oblige de couler dans des moules et de servir une visée qui n’est presque jamais la leur, mais dont ils dépendent dans tous les compartiments de ce qui constitue leurs vies.  

C’est partant de ce constat de base que se profile pour nous cette réflexion philosophique sur le sens même de la connaissance et du savoir. Dans un monde clivé, dans un univers à plusieurs catégories humaines, selon la puissance des États dont ils sont les citoyens et selon leurs positions idéologiques, le chercheur, le scientifique, le penseur, le philosophe se trouve confronté à une muraille du silence quand il ne sert aucune paroisse. Avec cette différence majeure avec des temps anciens où l’indépendance de la pensée et l’innovation dans les sciences étaient les socles mobiles sur lesquels on pouvait asseoir la légitimité intellectuelle de ces savants qui ont façonné le monde et qui ont changé, par leurs idées, par leur audace, par leur obstination et par leur opiniâtreté, dans l’adversité, face aux réticences et aux incompréhensions, voire aux menaces et aux bûchers, la face du monde où ils évoluent préservant leur liberté d’être et de penser.

Par Abdelhak Najib, écrivain-journaliste 

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