En une seconde, leur vie a basculé et leurs maisons ont été réduites en miettes. Toutefois, les habitants des douars sis dans la région d’Al Haouz, munis d’une foi inébranlable, gardent l’espoir d’un avenir meilleur.
Les Marocains ont, lors de ces circonstances difficiles, fait preuve d’une solidarité sans pareil envers leurs concitoyens en détresse. Que ce soit du côté des bénévoles, du corps associatif, des médecins…, la mobilisation a atteint son paroxysme.
Par M. Boukhari
U ne semaine après le séisme qui a frappé brutalement la région d’Al Haouz le 8 septembre, nous sommes retournés sur les lieux des faits pour rencontrer les populations ayant survécu à cet épisode tragique, mais aussi toutes celles et ceux qui travaillent sans relâche pour aider les sinistrés à se relever de leurs blessures et retrouver une vie normale. En effet, de multiples contributions affluent dans les régions touchées par le tremblement de terre. Les bénévoles relevant de diverses associations prêtent une oreille attentive aux besoins des sinistrés et s’engagent à différentes échelles. Dans le quartier Kechich à Marrakech, les bénévoles se mobilisent pour rendre visite aux sinistrés; tous les moyens sont bons pour se frayer un chemin au milieu des zones lourdement touchées. Tard dans la nuit du vendredi 15 septembre, une réunion à laquelle notre équipe a assisté, s’imposait pour ficeler l’itinéraire que le groupe de bénévoles s’apprêtait à emprunter. Youssef Mourdi, professeur universitaire et bénévole, nous parle de cette action à dimension humaine. «Nous nous préparons activement pour cette action. Dans ce sens, nous avons fait un repérage pour prospecter les douars ravagés et évaluer les réels besoins de la population. Nous souhaitons apporter le maximum d’aide. Nous avons regroupé les différentes contributions pour les acheminer à un bon nombre de douars, notamment Adouz», confie-t-il. Rescapée, de justesse Dès l’aube, toutes les personnes engagées dans cette mission humanitaire se sont activées pour charger les voitures et conteneurs des vivres et d’autres produits de première nécessité. Direction Adouz, un douar sis à quelques encablures de la commune d’Amizmiz, sévèrement touchée par le tremblement de terre. A mesure que nous nous approchions du douar, le constat est sans équivoque : ces habitants ont tout perdu et leurs maisons ont été réduites en miettes. Le séisme leur a tout arraché en une fraction de seconde, sauf leur bonté d’âme inégalable. A l’instar d’Adouz, certains villages perchés dans des montagnes, difficiles d’accès, sont livrés à eux-mêmes. Les aides peinent encore à arriver et des familles composées de cinq à dix personnes s’entassent dans une seule tente, endurant ainsi des jours de plus en plus difficiles. Le cœur lourd et les marques de fatigue sur son visage, Oum El Ghait, habitante du douar Adouz, déplore les pertes causées par le séisme et porte encore le deuil des êtres chers. «Nos vies ont basculé du jour au lendemain. Ce soir-là, plusieurs membres de ma famille ont rejoint l’Audelà. Pour ma part, j’ai échappé de justesse à la mort. Comme vous pouvez le voir, notre maison est dans un état lamentable. Avec les autres habitants du douar, nous dormons désormais près du lac, là où des bénévoles nous ont installé quelques tentes. Néanmoins, les conditions de vie y sont difficiles et en cas de survenue d’intempéries, elles le seront davantage. Nous espérons sincèrement que les choses s’arrangeront d’ici-là», raconte-t-elle.