Les scènes de violence émaillent toujours les matchs de football. Au point qu’il est presque impensable, aujourd’hui, de se rendre au stade en famille pour suivre paisiblement un match de Botola Pro.
Quand il ne s’agit de pas de scènes de pugilats entre supporters dans les gradins, ce sont des actes de vandalisme dans et en dehors des stades ou encore des agressions physiques de citoyens à la fin des matchs.
Preuve nous en a encore été donnée dimanche, lors du match qui a vu le Raja de Casablanca s’imposer par 3 buts à 0 face au Kawkab de Marrakech.
Au moins 65 personnes ont été placées en garde à vue suites aux actes de vandalisme perpétrés au Grand stade de Marrakech. Actes qui ont fait 14 blessés parmi les forces publiques et causé d'importants dégâts matériels dans les installations du stade.
Il semble ainsi que les autorités n’arrivent toujours pas à trouver les réponses appropriées face au hooliganisme dans les enceintes de sport, particulièrement dans les stades de football.
C’est dire que l’arsenal juridique répressif mis en place depuis 2011 (lire en bas) n’a pas donné les effets escomptés. Il faudra donc aller au-delà pour calmer ces supporters rebelles qui déversent leur frustration d’un soir sur les forces de l'ordre, les citoyens, les biens publics et privés…
A défaut, les violences continueront, avec inévitablement des drames à la clé et des stades qui n’attireront pas foule.
Ce prévoit la loi
Depuis le 1er octobre 2011, le texte de loi n°09-09 complétant le code pénal est entré en vigueur.
Ainsi, quiconque participe à des actes de violence lors ou à l’occasion de compétitions ou de manifestations sportives ou de leur retransmission en direct, au cours desquels il est porté des coups ou fait des blessures ou toutes autres violences voies de fait, est puni de l’emprisonnement de 3 mois à 2 ans et d’une amende de 1.200 à 10.000 DH (ou de l’une de ces deux peines seulement).
Si ces actes de violence entraînent mort d’homme, la sentence est plus lourde : 1 à 5 ans de prison et 1.200 à 20.000 DH d’amende.
Le texte de loi inclut également les dommages causés à des propriétés immobilières ou mobilières d’autrui : 3 mois à 1 an de prison et 1.200 à 10.000 DH d’amende. Tout autant, sont concernés les instigateurs et les provocateurs de ces faits, mais aussi tous ceux qui, à travers des slogans, banderoles, images… incitent à la haine ou à la discrimination raciale d’une ou plusieurs personnes.
Cette loi s’applique également à l’intérieur des enceintes de sport. Ainsi, les jets d’objets sur le public, les joueurs, le terrain de jeu… de nature à porter préjudice à autrui ou aux installations sont aussi réprimandés : 3 mois à 1 an de prison et une amende de 1.200 à 20.000 DH (ou de l’une de ces deux peines seulement).
Et les mécontents qui détériorent les équipements des stades ou les installations sportives, sont aussi dans le collimateur de la loi : ils encourent 2 à 6 mois d’emprisonnement et une amende de 1.200 à 10.000 DH.
Tout comme le sont les responsables d’organisation des activités sportives qui ne prennent pas les mesures nécessaires pour empêcher les actes de violences : ils encourent 5.000 à 50.000 DH d’amende.
Même ceux qui tentent de pénétrer par la force ou par fraude dans les enceintes sportives, les gens en état d’ivresse, sous l’effet de stupéfiants ou détenant par devers eux des boissons alcoolisées ou encore des armes (pointeurs lasers, matières brûlantes ou inflammables…) tombent sous le coup de la loi.
Et, pour finir, ceux qui vendent des billets aux alentours des stades à des prix inférieurs ou supérieurs à ceux fixés par l’organisme habilité à le faire encourent une amende de 1.200 à 10.000 DH.
Toutes les peines précitées sont portées au double en cas de récidive.■
D.W.