Est-ce réaliste ? Puisque Vladimir Poutine continue d’injecter des milliards de dollars dans sa guerre et refuse de prêter une oreille raisonnable à la communauté internationale pour mettre fin à une guerre qui a plongé le monde dans l’incertitude et une profonde crise à plusieurs égards.
En effet, alors que nous vivons le premier anniversaire de l'invasion de l’Ukraine par la Russie, les belligérants s’envoient des messages subliminaux : le président Volodymyr Zelensky a assuré que l'Ukraine allait triompher. Le président russe Vladimir Poutine a promis de renforcer les «capacités» de l'armée russe. Et l'ONU a exigé un retrait «immédiat» des troupes russes, votant à une majorité «écrasante» une résolution appelant aussi à une paix «juste et durable».
Bref, beaucoup de littérature, mais sur le champ des manœuvres, la guerre bat son plein. Pire, elle s’installe dans la durée. D’abord, Washington va verser une nouvelle tranche d'aide militaire à l'Ukraine, d'un montant de 2 milliards de dollars, comme l’a indiqué sur CNN le conseiller pour la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
De son côté, le gouvernement chinois a appelé la Russie et l'Ukraine à reprendre le dialogue et rejeté tout recours à l'arme nucléaire, dans un document en 12 points publié, le 24 février 2023. Pour le ministre chinois des Affaires étrangères : «Toutes les parties doivent soutenir la Russie et l'Ukraine pour travailler dans la même direction et reprendre le dialogue direct aussi vite que possible». Le ministère chinois a aussi insisté sur un fait d’une extrême importance : l'arme nucléaire ne doit pas être utilisée. Ceci en réponse au président russe Vladimir Poutine qui a brandi cette menace. «L'arme nucléaire ne doit pas être utilisée et il ne faut pas se livrer à une guerre nucléaire. Il faut s'opposer à la menace ou au recours à l'arme nucléaire», comme on peut le lire dans le document intitulé «Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne».
De son côté, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a exhorté ses alliés à fournir plus rapidement de l'artillerie à l'armée ukrainienne et à lui apporter des armes de plus longue portée: « Pour que l'Ukraine gagne cette guerre - et pour que ce jour arrive plus vite - elle doit obtenir un avantage décisif sur le champ de bataille… Au lieu d'adopter une approche progressive, notre priorité doit être d'agir plus vite en matière d'artillerie, de blindage et de défense aérienne», assène le responsable britannique.
Toutes ces déclarations arrivent au moment même où Moscou hausse le ton, puisque l’armée russe accuse l'Ukraine de préparer une «invasion» de la Transdniestrie, un territoire séparatiste prorusse de Moldavie où est déployé un contingent militaire russe, promettant une «réponse» en cas d'incident : «Le régime de Kiev a intensifié les préparatifs en vue d'une invasion de la Transdniestrie», affirme le ministre russe de la Défense.
C’est dire que ce qui se passe aux Nations unies reste à l’ONU et que sur le terrain des hostilités, la guerre ne fait que commencer, un an jour pour jour après l’attaque des troupes russes en Ukraine.
Encore un vote et un épisode onusien qui n’accouche de rien de nouveau : l’assemblée générale de l'ONU a exigé un retrait «immédiat» des troupes russes, appelant à une paix «juste et durable», avec à la clef une résolution qui a recueilli 141 voix pour, sept contre, et 32 pays se sont abstenus, dont la Chine et l'Inde. Autrement dit, rien de nouveau sous le soleil de l’Europe.
Par Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste