Plus le temps passe, plus les uns et les autres s’habituent à l’horreur et la considèrent comme un simple fait divers qui ne les choque plus.
C’est exactement ce qui se passe à Gaza aujourd’hui, après presque un an de génocide, avec plus de 42.000 morts, dont 21.000 enfants, sans compter les vieilles personnes et les femmes, tous tombées sous les obus et massacrées dans des camps de fortune, coupées du monde, livrées aux armes israéliennes.
Un an après, plus de 80% de la bande de Gaza sont devenues des décombres et des ruines. Les infrastructures n’existent plus. Tout a été pilonné et détruit par les bombardements intensifs de Tsahal. Les hôpitaux tombent comme des châteaux de carte. Les usines de fabrication des matières premières sont ciblées par les bombes, l’eau est une denrée rare, quant à la nourriture, il faut voir l’état de santé de plus d’1 million et demi de Gazaouis pour se rendre compte que la famine fait rage dans toute cette région occupée par les chars israéliens.
Un an après, il n’y a plus de routes à Gaza, comme il n’y a plus de commerces ni aucune activité lucrative pour des populations aux abois. Un an après, les maladies infectieuses font beaucoup de morts surtout chez les bébés comme c’est le cas avec la polio.
Un an après, les aides humanitaires sont toujours bloquées et l’armée israélienne laisse filtrer le strict minimum pour maintenir ce qui reste de la population palestinienne sous perfusion.
Un an après, le budget de l’armée israélienne a presque doublé, avec des aides conséquentes de la part de Washington, Paris, Berlin, Londres, les pays scandinaves, les Pays-Bas, la Belgique et presque la totalité de l’Union européenne, sans compter les pays de l’Europe de l’Est, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Un an après, les aides destinées aux Palestiniens ont fondu comme neige au soleil.
Les États qui soutiennent Israël ont drastiquement réduit le petit pécule qu’ils daignent envoyer à la Palestine, pour sauver les apparences, alors que dans les coulisses, ce sont des milliards de dollars qui finissent chaque année à Tel-Aviv.
Face à un tel déséquilibre des données et des réalités d’un côté comme de l’autre, l’épuration ethnique en cours dans les territoires palestiniens occupés continue, avec l’aval de presque toute la communauté internationale, acquise à la vision et au diktat d’Israël.
Entre temps, les morts s’amoncellent, Gaza n’est plus qu’un nom sans réalité aucune et le peuple palestinien continue son compte à rebours avant sa liquidation totale.
Abdelhak Najib
Ecrivain-journaliste