Deux années se sont écoulées depuis ce funeste 7 octobre 2023, date où le Hamas lança une attaque sans précédent contre Israël. Chaque anniversaire ravive les plaies.
En Israël, les cérémonies commémoratives honorent les 1.219 victimes de l’attaque du Hamas, tandis que les familles d’otages s’accrochent à l’espoir ténu d’un retour.
A Gaza, territoire dévasté et saigné à blanc par la guerre, le bilan est accablant, avec plus de 67.000 Palestiniens tués et 170.000 blessés, selon un bilan jugé fiable par l’ONU, ainsi qu’une terrible crise humanitaire.
Dans ce territoire, c’est l’enfer quotidien. Les raids israéliens, menés au nom de la «destruction du Hamas», ont laminé des quartiers entiers, anéanti des familles entières et multiplié par cent la haine qu’ils prétendaient éradiquer. Les mots du pape Léon XIV en disent long sur cette tragédie : «(...) On parle de 67.000 Palestiniens qui ont été tués et ça fait penser à combien de violence et de mal l'homme est capable».
Même le Saint-Siège, d’ordinaire si prudent, n’a pas hésité à parler de «carnage». En Espagne, le Premier ministre Pedro Sánchez n’a pas mâché ses mots : il condamne «le terrorisme sous toutes ses formes» et «exige» la fin du «génocide du peuple palestinien». Madrid a même préparé un embargo total sur les armes à destination d’Israël. Quant au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, il parle d’une «catastrophe humanitaire d’une ampleur incompréhensible».
Pendant ce temps, en Egypte, les négociations pour transformer le plan Trump en feuille de route pour la paix ont finalement découché sur quelque chose de concret. En effet, le président américain a annoncé, mercredi soir, qu’Israël et le Hamas ont accepté la première phase de dudit plan. «Je suis très fier d’annoncer qu’Israël et le Hamas ont tous deux approuvé la première phase de notre plan de paix», a écrit Trump sur son réseau Truth Social.
Le schéma est connu : cessez-le-feu, libération d’otages contre prisonniers, retrait progressif de l’armée israélienne et désarmement du Hamas.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lui, promet à ses concitoyens «la réalisation de tous les objectifs de la guerre». Autrement dit, la paix est toujours conditionnelle, suspendue à l’arithmétique politicienne. Bref, deux ans après, la réalité est là : Gaza n’est plus qu’un champ de ruines, avec des familles brisées et une société abimée.
La jeunesse palestinienne grandit dans les gravats, épuisée et abreuvée de colère. Une colère légitime. Car quand la majorité des morts sont des enfants (plus de 18.000) et des femmes, quand la famine est utilisée comme arme de guerre et quand les infrastructures civiles sont systématiquement détruites, ce n’est plus seulement une guerre : c’est un génocide.
Un crime que ni le temps ni les discours ne pourront effacer de la mémoire des peuples. Et l’Histoire appellera les responsables à rendre des comptes. Tôt ou tard.
Par D. William