Les affaires se corsent en Israël et le vent semble tourner dans le sens contraire aux intérêts du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui tient mordicus à sa réforme.
Abdelhak Najib
Face à l’obstination du chef du gouvernement d’Israël, de nouveaux mouvements de contestation ont éclaté le 26 et 27 mars 2023, à Tel Aviv et à Al Qods pour dénoncer le limogeage du ministre de la Défense qui a demandé de suspendre le projet de réforme de la justice en Israël.
Plusieurs milliers de manifestants se sont donné rendez-vous de manière spontanée pour crier haut et fort un «Non» massif face à la décision du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a été annoncée dimanche par un porte-parole de son parti conservateur le Likoud.
Dans la ville contestée de Jérusalem, les choses ont pris une ampleur plus grave, avec des milliers de manifestants qui ont crié leur colère allant jusqu’à bloquer une route près du domicile du Premier ministre.
Face à la grogne et au chaos qui s’installe chaque jour davantage, le Premier ministre a décidé de convoquer une réunion de consultation d'urgence. Dans la foulée, l’armée a été mise en alerte en raison de la situation chaotique, comme l’ont annoncé plusieurs médias israéliens.
La Histadrout, la plus grande centrale syndicale israélienne, a annoncé «une grève générale» immédiate, pour exiger l’arrêt du projet de réforme de la justice en cours d’examen au Parlement et qui divise profondément le pays : «Dès la fin de cette conférence de presse, l’Etat d’Israël s’arrête […] Nous avons pour mission d’arrêter le processus de législation et nous allons le faire», a déclaré Arnon Bar David, chef de la Histadrout. Cette annonce a été suivie par une autre, signée cette fois par l’Association médicale israélienne, décrétant elle aussi une grève générale devant affecter les hôpitaux et les services médicaux publics.
Pour de nombreux observateurs, le gouvernement de Netanyahu, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, vise avec cette réforme à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon les spécialistes, le projet met en danger de manière dangereuse le caractère démocratique de l’État d'Israël.
Face à cette situation intenable en Israël, les Etats-Unis se disent «profondément préoccupés» par ce qui se joue depuis quelques semaines en Israël. Ils ont insisté sur «la nécessité urgente d’un compromis» en soulignant que «Les valeurs démocratiques ont toujours été, et doivent rester, une caractéristique des relations entre les Etats-Unis et Israël», comme l’a précisé la porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson, qui a ajouté que « Les changements fondamentaux pour un système démocratique devraient être menés avec la base de soutien populaire la plus large possible».