La réforme foncière, érigée en priorité par le président sud-africain Cyril Ramaphosa depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, vient d’essuyer un sérieux revers avec la publication de graves accusations de corruption contre des responsables en charge de sa mise en œuvre.
Un rapport émanant d’une unité spéciale d’investigation et dont des extraits ont été publiés jeudi par la presse, pointe du doigt pas moins de 42 personnes, dont des responsables gouvernementaux, impliquées dans des affaires de corruption dans le cadre du déploiement de cette réforme.
Présentée en grande pompe peu après l’accession de Ramaphosa au pouvoir en février 2018 en remplacement de Jacob Zuma, éclaboussé dans de graves affaires de corruption, la réforme foncière vise à corriger les injustices faites à la majorité Noire durant l’ère de l’apartheid, le régime de ségrégation raciale démantelé en 1994.
Ces 42 personnes doivent faire l’objet de poursuites judiciaires pour fraude et corruption, indique la commission, dont le rapport a été remis au président Ramaphosa, actuellement à Davos où il tente de convaincre la communauté internationale de la fiabilité de son programme de réforme et de relance économique.
Le rapport parle d’«un manque de contrôle ayant conduit à des activités frauduleuses à grande échelle».
Par ailleurs, deux grandes enquêtes sont actuellement menées dans le pays, notamment sur «la capture de l’Etat», en référence à la collusion présumée entre des ministres du gouvernement Zuma et les Gupta, une famille de richissimes hommes d’affaires d’origine indienne.
Selon un ancien ministre des Finances, plusieurs milliards de dollars auraient disparu des caisses de l’Etat pour aller dans la poche de cette famille, avec la complicité de l’ancien président.■