(Ph. AFP)
Même quand son peuple est dans la souffrance, le pouvoir algérien préfère faire dans la propagande que de lui tenir un langage de vérité.
L’habitude est une seconde nature. On le sait en effet, le pouvoir algérien est maître dans le tripatouillage des faits, le double langage et la manipulation de l’opinion publique.
Tant dans ses rapports avec ses voisins que dans ceux avec les citoyens algériens, dont la majorité a depuis longtemps tourné le dos à tous ces gens qui essaient d’entretenir un système opaque de privilèges indus.
Et la communication hasardeuse et confuse du ministre algérien de la Santé face à une épidémie de choléra qui a fait deux morts et touché au moins 74 personnes depuis début août, montre, tant s’en faut, que la machine de la propagande ne s’autorise aucune limite.
Même pour une question de santé publique aussi grave. Ce qui se résume en une phrase : incompétence des dirigeants et mépris d’une population victime de la défaillance de ses gouvernants.
L’Algérie, si fière et si riche de son pétrole, est aujourd’hui rattrapée par une maladie d’un autre âge : le choléra, une infection essentiellement liée au manque d’hygiène. «La maladie est liée avant tout à un accès insuffisant à une eau salubre et un assainissement adéquat, et ses effets peuvent être encore plus dévastateurs en cas de désorganisation ou de destruction des moyens d’infrastructure de base», écrit d’ailleurs l’Organisation mondiale de la santé.
Où va alors l’argent du pétrole ? Les Algériens, confrontés depuis la chute du baril de pétrole à une crise sociale aigue, n’en voient en tout cas pas la couleur.
Et pour cause, les sous du pétrole sont aux mains de quelques rentiers indélicats, davantage soucieux de se sucrer que de servir la collectivité.
Ce que dénonce d’ailleurs le journaliste et écrivain Adlène Meddi, repris par Le Monde.
Meddi fustige ainsi une puissance publique «paralysée par son incompétence, son manque de légitimité aux yeux de la société, et parfois par son déficit de crédibilité causé par les pratiques de la rapine et de la corruption endémique». C’est tout dit.■
D. W.