Après une élection et un accord de coalition gouvernementale difficiles, Angela Merkel, affaiblie politiquement à la fois dans son propre parti et sur l'ensemble de la scène nationale, a été investie, mercredi matin, pour un quatrième mandat en tant que chancelière.
Un poste qu’elle a conservé au prix de lourds sacrifices et d’importantes concessions faites au profit des sociaux-démocrates du SPD pour les convaincre de s'allier une nouvelle fois avec elle, après plus de cinq mois d'impasse politique après les législatives de septembre.
Ce quatrième mandat de la chancelière, approuvé par les membres du Bundestag, s'annonce nettement, selon les observateurs, plus délicat que les précédents.
La chancelière a donc dû batailler fort pour convaincre ses anciens alliés du SPD, après des semaines de tergiversations et de tractations marathoniennes, à entrer en grande coalition, après les législatives dont elle est ressortie très affaiblie.
Pour convaincre un SPD très hésitant, Angela Merkel a dû accepter de céder notamment le très symbolique ministère des Finances, perçu comme garant de la rigueur budgétaire en Allemagne et en Europe par les conservateurs.
Dans le contrat de coalition, sociaux-démocrates et conservateurs promettent "un nouvel élan pour l'Europe", d'augmenter la contribution allemande au budget de l'UE "pour qu'elle puisse mieux assurer ses tâches" et de "réformer" avec la France la zone euro pour la rendre plus résistante aux crises.
Dans les prochains jours, Merkel ira à Paris pour discuter avec le président français de ses propositions de réforme de l'UE, notamment la mise sur pied d'un budget dans la zone euro, accueillie avec peu d'enthousiasme par Berlin.