Dans un contexte de crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus, les Français, par peur du lendemain et dans le sillage d’une baisse de leur consommation, épargnent de plus en plus, avec une hausse mensuelle moyenne des dépôts trois fois plus élevée qu’en temps normal, selon des données de la Banque de France.
La hausse mensuelle moyenne des dépôts s'élève habituellement à 6 milliards d'euros.
En mars 2020, elle a été trois fois plus élevée, soit 19,6 milliards, indique la Banque de France dans une première photographie des données monétaires et financières à fin mars 2020.
"La détention de dépôts bancaires augmente fortement, alors que la progression des crédits s’est brutalement interrompue", souligne la même source, qui précise que ce montant est plus élevé "de l’ordre d’une quinzaine de milliards d’euros".
"Ce serait cohérent avec une montée de l’épargne "forcée" liée aux restrictions sur la consommation induites par les mesures de confinement, associée à de possibles comportements de thésaurisation", explique la Banque de France dans un communiqué.
Les dépôts à vue des ménages (incluant les entrepreneurs individuels), progressent de 13,8 milliards d’euros. Les dépôts rémunérés, largement représentatifs de l’épargne réglementée, ont augmenté de 5,8 milliards d’euros principalement sur le Livret A.
«Les montants déposés sur ces comptes ont atteint 2,7 milliards d'euros, soit deux fois plus qu'habituellement», et cela, malgré la baisse du taux de rendement à 0,5 %, souligne la même source.
Selon la Banque de France, ces montants pourraient être revus à la hausse dans quelques semaines.
"Cette photographie est encore partielle et provisoire car certaines données des comptes financiers ne sont pas encore disponibles", indique la Banque Centrale, ajoutant que les effets financiers du confinement seront plus significatifs dans les données à fin avril disponibles fin mai.