Par Abdelhak Najib
Écrivain-Journaliste
L’Histoire se répète avec les mêmes erreurs, avec les mêmes travers et les mêmes ratages. Face à chaque grande épreuve de l’Histoire, c’est l’Afrique qui trinque. Comme c’est le cas aujourd’hui, avec la pandémie de la Covid-19. Le continent africain tout entier est livré à lui-même, dans l’indifférence générale des puissances économiques et des États producteurs de vaccins.
Avec plus de 7 millions de cas et quelques 178.000 décès, de très nombreux pays africains paient un lourd tribut face à un virus qui décime à tour de bras au mépris de toutes les frontières. L’Afrique est touchée, certes, à des degrés divers, mais toutes les régions déplorent des victimes au quotidien, dans le besoin, dans la misère et dans la pauvreté. Dans des conditions inhumaines de maladie, dépourvues d’équipements et de moyens et sans assistance.
Sans nulle prétention, le Maroc, a été le premier pays africain à se tourner vers ses voisins du Continent pour leur apporter l’aide nécessaire, par temps de grave crise sanitaire et humanitaire. Et ce depuis que l’Afrique a annoncé son premier cas du nouveau coronavirus, ou Covid-19, le 15 février 2020, soit deux mois après son apparition en Chine. Le virus, qui est aujourd’hui présent dans chacun des 54 pays d’Afrique, connaît des points chauds qui sont apparus en Afrique du Sud, en Afrique du Nord, et en Afrique de l’Ouest notamment en raison d’une dissémination plus rapide causée par une forte densité de population urbaine et par la disponibilité et l’efficacité du dépistage et du recensement. Les chiffres du continent affichent les disparités tant économiques qu’humaines dans les pays touchés par le coronavirus. L’Afrique du Sud vient en tête, avec plus de 2,5 de cas et plus de 74.000 morts. Viennent ensuite des pays comme la Tunisie avec plus de 21.000, l’Égypte avec 16.500 décès et le Maroc avec 10.353 morts. Ces quatre pays demeurent les plus touchés par la pandémie. Devant une crise aussi sévère, l'Union européenne a mis en place une série de mesures pour aider certains pays comme la République Centrafricaine, le Soudan, le Congo, le Mali, mettant en place des ponts aériens pour faciliter la distribution de l’aide humanitaire. Est-ce suffisant ? La réponse est non. Car la pandémie se propage sans cesse et L’Afrique est loin de s’impliquer dans l’industrie des vaccins, du moins pour le moment.
Le Maroc, avec ses moyens limités, continue de soutenir de manière efficace ses voisins du continent dans un environnement à l’international marqué par le “après moi le déluge”. Concrètement, ce sont 8 millions de masques, 900.000 visières, 600.000 charlottes, 60. 000 blouses, 30.000 litres de gel hydroalcoolique, ainsi que 75.000 boîtes de chloroquine et 15.000 boîtes d’azithromycine… ainsi que des aides alimentaires qui ont transité par l’aéroport Mohammed V, dans une logistique efficace de chargement d’avions en palettes remplies de médicaments et de matériel de prévention. Il s’agit là d’une aide destinée à une quinzaine de pays d’Afrique subsaharienne. Ces convois ont débuté le 14 juin 2020, à destination de la Mauritanie, du Sénégal et du Niger, dans un premier temps avant de toucher le Tchad, le Burkina Faso, la Guinée et la Guinée-Bissau. D’autres aides ont également été acheminées au Cameroun, au Congo, à la République Démocratique du Congo (RDC), à la Tanzanie, au Malawi et aux Comores, sans oublier la Zambie et Eswatini.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le Maroc s’est montré largement plus généreux que ces puissances mondiales ou régionales. À titre d’exemple, la Chine a fait don de six millions de masques aux 54 Etats africains, alors que le Maroc en offre huit millions, soit près de 550.000 masques en moyenne pour chacun des 15 pays. Sans oublier de citer ici le don très médiatisé par l’Égypte de 40.000 masques au Tchad. Ridicule au vu des moyens dont disposent de nombreuses puissances mondiales qui disposent de vrais moyens et qui ont détourné leur regard de l’Afrique, comme d’habitude, préférant s’occuper d’abord de l’Europe, comme c’est le cas de l’Union européenne, pour ne citer qu’elle. Une Union européenne, qui aujourd’hui se préoccupe d’injecter d’autres doses supplémentaires à ses citoyens parce que leurs vies coûtent plus chères que celles des Africains qui meurent de la Covid mais aussi d’autres pandémies devant l’indifférence égoïste des pays qui soutiennent le droit à la vie ... a priori .