La Banque d'Espagne a prévu, lundi, que l'économie ibérique pourrait se contracter de 9,5% à 12,4% en 2020, en raison de l'allongement de la durée de confinement imposé au pays pour lutter contre la propagation de la pandémie de coronavirus (Covid-19).
Lors de sa comparution devant la Commission des affaires économiques et de la transformation numérique au Congrès des députés (Chambre basse du Parlement), le gouverneur de la Banque centrale, Pablo Hernández de Cos, a souligné que le scénario prévu en avril d'une récession plus courte et plus modérée est exclu, notant que son institution table désormais sur une contraction "plus longue" et "plus intense".
L'institution monétaire a estimé que ses projections antérieures, qui tablaient sur une chute de 6,6% à 13,6% du PIB espagnol en 2020, sont "irréalistes", en raison de l'impact important des mesures de confinement, qui pourrait être prolongé jusqu'à fin juin, sur l'activité économique.
La Banque d'Espagne a, toutefois, signalé que le PIB devrait bondir de 6,1% à 8,5% en 2021, au lieu d'une croissance de 5,5% à 8,5% prévue auparavant.
Hernández de Cos a, à cet égard, affirmé que les données enregistrées au cours des dernières semaines indiquent que la reprise "ne sera pas sans difficultés", notant que le choc économique sera d'autant plus intense que la période de confinement sera allongée.
Le responsable a, en outre, averti du risque accru de voir les problèmes de liquidité, auxquels font face de nombreux agents économiques, céder le pas à des situations d'insolvabilité, estimant que le coût budgétaire de la crise sera "très élevé" cette année, en raison du double effet des mesures d'atténuation adoptées et, surtout, de l'action des stabilisateurs automatiques, qui pourra faire augmenter considérablement le déficit public.
Dans le scénario d'une baisse plus modérée du PIB, la dette publique devrait s'établir à environ 115% du PIB en 2020, et pourrait même atteindre 120% du PIB.