Rien ne va plus du côté d’Alger où les crises se suivent, apportant chacune son lot de privations, de peur, d’angoisse et d’instabilités. Et ce, à tous les étages de la société algérienne, qui traverse ici l’une de ses pires crises depuis plus de 60 ans.
Mais, aujourd’hui, c’est la crise alimentaire qui est très préoccupante, puisque les populations dans les grandes villes comme dans les zones reculées manquent presque de tout, à telle enseigne que les prix ont flambé et que des denrées comme l’huile de cuisson ou le lait sont introuvables. Certains produits sont même interdits d’exportation.
Le sucre, les pâtes, l'huile, la semoule et tous les dérivés du blé sont désormais interdits à l'exportation, précise un communiqué issu du Conseil algérien des ministres.
Le ministre de la Justice a même déclaré qu’il va élaborer un projet de loi pour pénaliser l'exportation de ces produits qui sera prochainement considéré comme «un acte de sabotage de l'économie nationale».
C’est dire toute la gravité de la situation alimentaire. A tel point que les citoyens sont parfois privés du strict minimum, puisque pour certains produits, il faut amadouer les vendeurs pour en avoir un peu, comme l’affirment certaines ONG.
Sur un autre niveau, ce sont les stocks de blé qui font planer le doute et la peur en Algérie. L’agence de presse algérienne, citant le président Tebboune, affirme à ce propos que «les quantités de blé importées par le pays ne représentaient que 20% des besoins nationaux pour une facture globale d'environ 1,3 milliard de dollars».
Toujours selon cette dernière, le président souhaiterait ainsi voir augmenter d'autant la production nationale. Comment ? C’est la grande inconnue.
Mais il y a encore pire, puisque cette crise est devenue au fil des mois systémique. En effet, pour faire face aux risques de rupture ou de baisse des importations en provenance d'Ukraine et de Russie, les autorités ont précisé vouloir encourager l'approvisionnement du «stock stratégique de l'État en blé dur et tendre» ainsi qu'en légumineuses. Les incitations pourraient prendre la forme de prêts ou d'engrais.
Sur un autre plan, il faut préciser que l’importation de viandes congelées reste strictement interdite pour encourager la consommation de viandes locales. Encore faut-il la trouver.
Abdelhak Najib, écrivain journaliste
Face à tous ces problèmes, il faut dire que l’Algérie traverse une grave crise économique, renforcée par une crise alimentaire aiguë qui frappe de plein fouet la population.
Les prix explosent alors que le gouvernement pense même abandonner le principe des produits de première nécessité subventionnés. Ce qui risque d’enflammer le pays.