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Des dizaines de morts dans une attaque chimique présumée en Syrie

Des dizaines de morts dans une attaque chimique présumée en Syrie

Une attaque chimique présumée ayant fait samedi des dizaines de morts dans la ville rebelle de Douma a provoqué un tollé international, l'Union européenne estimant que les indices pointaient vers la responsabilité du régime syrien, ce que Damas dément fermement.
 

Des secouristes et une ONG ont dénoncé l'utilisation de "gaz de chlore toxique" par le régime syrien lors de nouveaux raids sur Douma, dernière poche rebelle de la Ghouta orientale, région aux portes de la capitale.

Quarante-huit personnes ont péri dans cette attaque, selon les Casques Blancs, des secouristes en zone rebelle, et l'ONG Syrian American Medical Society (SAMS).

Ils ont également fait état de "plus de 500 cas, des femmes et des enfants pour la plupart", qui présentent "les symptômes d'une exposition à un agent chimique".

Mohammed, un jeune médecin de Douma, a assuré à l'AFP avoir reçu dans son hôpital plus de 70 personnes souffrant de difficultés respiratoires.

"On avait seulement quatre appareils à oxygène. La situation est vraiment tragique. Je travaille ici depuis quatre ans, je n'avais jamais vu cela", lâche-t-il.

Les Casques Blancs et l'opposition en exil ont accusé le régime d'avoir mené l'attaque à Douma.

Les "indices pointent vers une nouvelle attaque chimique perpétrée par le régime", a de son côté estimé l'Union européenne.

Le régime et son allié russe ont tous deux démenti, Damas déplorant une "farce".

La Russie s'est dite prête, une fois les rebelles évacués de Douma, "à envoyer des spécialistes pour recueillir les données qui confirmeront que ces assertions sont montées de toutes pièces".

Elle avait déjà accusé mi-mars les insurgés de chercher à mettre en scène des attaques chimiques qui serviraient de prétexte à des frappes occidentales.

L'Iran a lui dénoncé un "complot".

  Le président américain Donald Trump a averti qu'il faudra "payer le prix fort" pour cette "attaque chimique insensée".

Il a pointé du doigt la "responsabilité" de la Russie et de l'Iran, les deux grands soutiens du président Bachar al-Assad qu'il a qualifié "d'animal".

Ce drame a suscité un concert d'autres condamnations internationales.

"Rien ne peut justifier l'usage de tels instruments d'extermination contre des personnes et des populations sans défense", a dit le pape François devant des milliers de fidèles place Saint-Pierre.

La Turquie a dit soupçonner "fortement" le régime "dont les antécédents en matière de recours aux armes chimiques sont connus".

La France a elle exprimé son "extrême préoccupation".

Et le patron de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "particulièrement alarmé" par le recours présumé au gaz.

Le conseiller à la sécurité intérieure de Donald Trump, Tom Bossert, a déclaré dimanche qu'il n'écartait pas une action militaire.

Un haut responsable américain avait déjà indiqué début février que Washington n'excluait pas de procéder à des frappes en Syrie après des accusations de nouvelles attaques à l'arme chimique.

Ce scénario viendrait répéter celui du 7 avril 2017 quand Donald Trump avait ordonné le lancement de 59 missiles de croisière sur une base aérienne du régime d'où seraient venues les armes chimiques ayant servi à attaquer trois jours plus tôt la ville rebelle de Khan Cheikhoun (province d'Idleb, nord-ouest), et ayant fait 83 morts, selon l'ONU.

Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, les forces en présence, en particulier celles du régime de Bachar al-Assad, ont été accusées à de nombreuses reprises d'avoir eu recours à des armes chimiques.

En août 2013, le régime mène des attaques dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, près de Damas. L'opposition accuse le régime d'avoir eu recours à des gaz toxiques, ce qu'il dément.

Les Etats-Unis affirment avoir la "forte certitude" que le régime est responsable de cette attaque qui a fait selon eux au moins 1.429 morts, dont 426 enfants.

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