Avec un taux de 1,4%, l'économie européenne devrait connaître cette année sa plus faible croissance depuis 2013, indique le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié mercredi.
Globalement, la croissance européenne devrait tomber de 2,3% en 2018 à 1,4 % en 2019.
Une légère reprise est prévue en 2020, avec une croissance atteignant 1,8% grâce au redressement attendu du commerce mondial et au rétablissement de certaines économies ayant connu des difficultés, précise le Fonds dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales.
Cette projection, pour l'essentiel inchangée depuis l’édition d’avril 2019 du rapport, masque d’importantes différences entre pays européens avancés et émergents.
Dans les pays européens avancés, la croissance est révisée à la baisse de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 1,3% en 2019, alors qu’en Europe émergente, elle est révisée à la hausse de 0,5 point de pourcentage, à 1,8%.
Le PIB de la zone euro a augmenté de 0,2% en glissement trimestriel au cours des trois mois précédant la fin du mois de septembre, au même rythme que la période précédente.
Par rapport au même trimestre de 2018, la zone euro a enregistré une croissance de 1,1%, son taux de croissance annuel le plus faible depuis le quatrième trimestre de 2013.
Sur fond d’incertitude, les perspectives risquent d’être révisées à la baisse, avec comme risque principal à court terme un Brexit sans accord, qui pourrait fortement affecter les économies de la région, estime le FMI, notant qu'une intensification des tensions commerciales et les incertitudes qu’elles suscitent pourraient aussi peser sur l’investissement.
De manière plus générale, la faiblesse du commerce et de l’industrie manufacturière pourrait s’étendre à d’autres secteurs (notamment les services) plus rapidement et plus largement qu’on ne l’envisage actuellement, estime le rapport.
D’autres facteurs de risque sont à noter, comme une diminution soudaine de l’appétit pour le risque, la vulnérabilité financière, un retour des pressions déflationnistes dans les pays avancés et la situation géopolitique.
Étant donné les tensions inflationnistes modérées et le ralentissement de l’activité dans de nombreux pays européens, la politique monétaire devrait rester accommodante, relève le rapport.
La croissance des salaires a dépassé les gains de productivité, en particulier dans les nouveaux pays membres de l’Union européenne, mais l’accélération de la hausse des salaires devrait avoir moins d’effet sur l’inflation que précédemment.
Par ailleurs, si les politiques monétaires restent accommodantes plus longtemps, le Fonds suggère de surveiller de plus près la vulnérabilité du secteur financier (notamment la hausse des prix des logements) et de mettre en application des mesures macro-prudentielles si nécessaire.
Etant donné que les taux de chômage devraient rester proches ou au-dessous des niveaux atteints pendant l’expansion d’avant la crise, les politiques budgétaires devraient généralement rester guidées par des objectifs à moyen terme, recommande l'institution de Bretton Woods.
Enfin, le FMI juge "vital" de relancer les réformes structurelles, notamment accroître le taux d’activité, améliorer le capital humain et les infrastructures et renforcer la gouvernance, afin d’accélérer la croissance et apporter des réponses à des problèmes à long terme, comme les tendances démographiques défavorables.