Après la trêve olympique et politique à laquelle avait appelé le Président de la République, Emmanuel Macron, à la veille des JO de Paris, pour garantir un bon déroulement des Jeux et un meilleur accueil des hôtes de la France, les partis politiques sont revenus à la charge, dès ce mardi, pour relancer le débat sur la nomination d'un nouveau Premier ministre.
Au-delà de l’accalmie décrétée à l’occasion des Jeux, les différents protagonistes saluent un climat d’unité ayant marqué ces deux semaines. C’est sur ce climat positif que le Président Macron veut capitaliser pour former le prochain gouvernement, selon les observateurs.
Recevant lundi à l’Elysée les différents acteurs publics et privés ayant contribué à l’organisation et à la réussite des JO, M. Macron a appelé à "la poursuite de cette mobilisation inédite qui contribue à rendre fiers les Français et à faire rayonner notre pays dans le monde".
Faisant allusion à l’esprit qui devra présider aux différentes échéances qui attendent le pays, notamment la formation du futur gouvernement, le Président Macron a affirmé que “cette alliance des territoires avec la capitale, du monde sportif, de l’État, des acteurs du privé, ne peut pas s’évaporer”.
Cet esprit des Jeux, a-t-il ajouté, “nous montre une chose très simple : c’est que quand on est tous ensemble, on est imbattable”.
Dans sa dernière adresse aux Français le 10 juillet dernier, soit trois jours après le second tour des élections législatives, qui avaient placé la gauche en tête mais sans majorité absolue, devant un camp présidentiel en net recul et un Rassemblement national en hausse, le Président Macron avait mis les partis politiques devant leurs responsabilités.
Lors du dernier Conseil des ministres, mardi 16 juillet, avant la démission du gouvernement Attal, aujourd’hui en affaires courantes, il avait appelé à mettre en place “une coalition majoritaire” ou “un large pacte législatif”. Deux jours plus tard, l’Assemblée nationale a réélu Yaël Braun-Pivet au perchoir, une donne qui a été expliquée par de nombreux observateurs comme une reprise en main du camp présidentiel dans la redistribution des cartes politiques.
Pour l’heure, chaque camp – dont aucun n’a de majorité à l’Assemblée – n’a guère semblé prêt à faire des compromis.
À gauche, le Nouveau Front populaire (Parti Socialiste, Écologistes, Communistes et la France insoumise) soutient toujours sa candidate à Matignon, Lucie Castets, qui assure vouloir bâtir des compromis texte par texte sur la base de son programme.
À droite, les présidents des groupes Les Républicains à l’Assemblée et au Sénat, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, ont lancé un “pacte législatif d’urgence” avec 13 mesures, mais n’entendent pas entrer dans un gouvernement de coalition. Quant au Premier ministre sortant, Gabriel Attal, devenu chef du groupe parlementaire “Ensemble pour la République”, a préparé un “pacte d’action” avec quelque 40 mesures.
Horizons, parti de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, a appelé, quant à lui, les forces républicaines à trouver les moyens de travailler ensemble, afin de stabiliser la vie politique du pays.
Selon “Le Parisien”, Horizons appelle les partis à “l’obligation de s’entendre” pour éviter au pays “une crise de régime”.
Le parti d'Edouard Philippe s’inspire, lui aussi, de l’esprit rassembleur des JO pour “réunir le socle le plus large possible, de la gauche de gouvernement à la droite républicaine, autour de points d’accord, tout en respectant les limites clairement exprimées par chacun”.