Le gouvernement français a annoncé un plan de relance économique de 377 M€ pour accompagner la filière presse fragilisée ces derniers mois dans le contexte de crise liée à l'épidémie de coronavirus.
Ce plan de relance a été annoncée à l’occasion d’une réunion, jeudi, entre le Président français Emmanuel Macron et les professionnels du secteur de la presse membres de l’Alliance de la Presse d’Information Générale, en présence du ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire et de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.
La filière de la presse a été particulièrement fragilisée ces derniers mois en France. A la crise sanitaire s’est en effet ajoutée celle de la distribution de la presse imprimée vendue au numéro.
Des mesures d’urgence ont été déjà mises en place pour garantir la continuité de la distribution de la presse et soutenir les acteurs les plus impactés (marchands de journaux, titres ultramarins, éditeurs). Inscrites en loi de finances rectificative, votée le 30 juillet dernier, ces mesures représentent 106 M€ et s’ajoutent aux mesures transversales à l’ensemble de l’économie auxquelles les acteurs de la filière ont également eu recours, rappelle le communiqué.
Ce nouveau plan de relance qui court jusqu’en 2022 et dont l’enjeu est de consolider l’avenir de la presse qui est confrontée à la crise la plus structurelle de son modèle, vise à « accompagner les transitions écologique et numérique du secteur, mais aussi à réaffirmer l’attachement de l’Etat à une presse libre, indépendante et pluraliste, enjeu vital pour notre démocratie », souligne la même source.
« Ce chemin de long-terme passe par un soutien massif à l’investissement. Ainsi, les crédits du Fonds stratégique pour le développement de la presse seront fortement augmentés pour un total de 50M€ et un plan de transformation des imprimeries sera mis en place à hauteur de 18M€ par an », précise le gouvernement.
Par ailleurs, et pour « défendre le pluralisme de la presse, il a été décidé d’instaurer un crédit d’impôt pour les abonnements à la presse d’information politique et générale (pour un coût annuel de 60M€ pour les finances publiques) et de créer deux nouvelles aides au pluralisme pour les services de presse en ligne et les titres ultramarins », indique le communiqué.
De plus et afin d’accompagner la construction d’un modèle économique soutenable pour l’avenir, l’Etat continuera de s’engager, au niveau national comme au niveau européen, pour la bonne application du droit voisin des éditeurs de presse et pour une meilleure régulation du marché de la publicité en ligne.
Enfin, les enjeux environnementaux et sociaux devront figurer au cœur de cette transformation. Des fonds spécifiques seront mis en place pour soutenir la transition écologique de la presse et pour résorber la précarité dans la filière.
Selon le gouvernement, ce plan de relance doit permettre à la presse de faire face à la crise actuelle, tout en préparant son avenir. Il impliquera le plein engagement de l’ensemble des acteurs de la filière.
Au total, ce sont 483 M€ qui sont mobilisés au soutien de la filière (106 M€ pour les aides d’urgence mobilisées en 2020 et 377 M€ pour les mesures de relance 2020-2022). « Ils permettront d’aider la presse écrite à faire émerger de nouveaux modèles indispensables à la qualité du débat démocratique à l’ère des réseaux sociaux et de la manipulation de l’information. Ces soutiens s’ajouteront aux dispositifs d’aide existants qui représentent en 2020 plus de 840 M€ ».
«En contrepartie de ce soutien conséquent, l’Etat attend de la part des éditeurs de presse qu’ils se montrent exemplaires en matière de transition écologique, de parité et diversité, mais aussi de lutte contre la précarité des professions les plus fragiles du secteur (pigistes, photojournalistes, correspondants locaux de presse, vendeurs-colporteurs, etc.) », affirme le communiqué.