Le gouvernement français a annoncé, lundi, son intention de durcir les sanctions contre "les casseurs" et les manifestations non déclarées et de renforcer le dispositif de sécurité, au lendemain des violences ayant émaillé l'acte XIII de la mobilisation des «gilets jaunes» samedi dernier.
«Aujourd'hui, si l'on veut défendre la liberté de manifester (...) il faut faire évoluer notre droit et compléter notre dispositif législatif", a indiqué le Premier ministre Edouard Philippe, au 20H de TF1, ajoutant que le gouvernement est «favorable» à ce que la loi soit modifiée et «à sanctionner ceux qui ne respectent pas cette obligation de déclaration [de la manifestation]".
Selon le Premier ministre, depuis le début de la mobilisation des «gilets jaunes», il y a eu au total «plus de 1.000 condamnations et 5.600 gardes à vue».
Il estime que le mouvement «se réduit désormais à une minorité radicalisée».
En vue de garantir l’ordre public, le gouvernement a pris «la décision d'assurer une mobilisation considérable des forces de l'ordre samedi prochain», a déclaré Edouard Philippe.
Le dispositif retrouvera son niveau de mi-décembre, à savoir près de 80.000 policiers et gendarmes dans toute la France
Au lendemain de leur manifestation samedi dernier, les «gilets jaunes», qui semblent s’installer dans un bras-le-fer avec le gouvernement, avaient annoncé leur intention de reconduire leur mobilisation chaque samedi jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Samedi dernier, la mobilisation des «gilets jaunes», qui a réuni près de 50.000 personnes, a connu un certain nombre de débordements, notamment une intrusion à l’aide d’un engin de chantier au sein des locaux du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, à Paris.
La capitale parisienne a été également le théâtre de plusieurs incendies, dont une péniche et quelques véhicules près des Champs-Elysées et sur le boulevard Saint-Germain.
Parmi les autres événements majeurs du 5 janvier, une caserne de gendarmerie a été attaquée aussi à Dijon par une trentaine de «gilets jaunes».
Plusieurs syndicats de police ont vivement réagi à ces débordements, comme le syndicat Alliance, influent chez les gardiens de la paix, qui a réclamé la création d’«un fichier des individus violents lors des manifestations».■