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Hezbollah : Et si on revenait aux pigeons voyageurs ?

Hezbollah : Et si on revenait aux pigeons voyageurs ?

Il y a des moments dans l’histoire où l’on se demande si le progrès technologique ne serait pas, au fond, un cadeau empoisonné. 
Prenons un exemple d'actualité brûlante : le Hezbollah. Il vient de vivre des moments terribles, qui pourraient sembler tout droit sortis des films «Mission impossible» ou «James Bond».

Des explosions simultanées de bipeurs et de talkies-walkies, orchestrées par Israël, ont fait des ravages dans les rangs de cette organisation. Ce ne sont donc pas des missiles ou des drones, mais des bipeurs et talkies-walkies qui ont fait 32 morts et plus de 3.000 blessés. On parle bien d’outils de communication remis au goût du jour pour échapper à la surveillance technologique israélienne.

C’est là où les choses deviennent intéressantes : face à une technologie devenue à double tranchant, que peut faire une organisation comme le Hezbollah ? Continuer d’investir dans des outils qui risquent à tout moment de se retourner contre vous ? Ou bien... retourner à des solutions éprouvées ? Et si, dans ce contexte ultra-connecté, la réponse venait tout droit de l’Antiquité, notamment des pigeons voyageurs ? 
Cela peut sembler absurde, mais les pigeons voyageurs sont des valeurs sûres. Dotés d’un sens incroyable de l'orientation, ils ont été utilisés pendant des milliers d'années comme moyen de communication. Dans l'Antiquité, ils servaient à transmettre des messages entre villes. Au cours des guerres mondiales, ils ont également joué un rôle essentiel pour acheminer des messages militaires. D’ailleurs, l’un des plus célèbres d’entre eux est "Cher ami", qui a sauvé un bataillon américain pendant la Première Guerre mondiale. De plus, ces pigeons peuvent voler à une vitesse moyenne de 50 à 80 km/h et parcourir des distances allant de 800 à 1.000 km en une seule journée.

Bataillon d’oiseaux ?

Alors, une armée secrète, composée non pas de soldats, mais d'oiseaux pour le Hezbollah ? Cette idée peut paraître saugrenue, voire risible, mais en réalité, elle a du sens. Car, après tout, les drones israéliens ne surveillent pas encore le ciel à la recherche d’oiseaux espions... Enfin, pour l’instant.
Et, plus sérieusement, cette affaire d’explosions de bipeurs et talkies-walkies met en lumière un problème bien plus profond pour le Hezbollah et d’autres groupes opérant dans des contextes de guerre asymétrique : la technologie moderne n’est plus une alliée sûre. Lorsque vos outils de communication sont aussi vulnérables, il devient difficile de garder un avantage tactique. 

L’ironie, c’est que dans leur quête d’échapper à la surveillance israélienne en choisissant des outils «low-tech» comme les bipeurs, le Hezbollah a involontairement mis en place un système encore plus vulnérable. Cette situation pourrait le pousser, ainsi que d’autres organisations dans le même cas, à reconsidérer leur utilisation de la technologie. Si même les bipeurs peuvent être piratés, explosés ou compromis, que reste-t-il comme option ? Doivent-ils abandonner tout appareil électronique et revenir à des méthodes traditionnelles de communication ? Une chose est sûre, pour les groupes comme le Hezbollah, chaque appareil électronique est désormais un potentiel cheval de Troie.

Mais au-delà des conséquences physiques, l’impact psychologique de ces explosions ne doit pas être sous-estimé. La peur engendrée par ces explosions est peut-être encore plus dévastatrice que les dégâts matériels. Car quand vous ne pouvez plus faire confiance à vos moyens de communication, quand chaque bipeur ou talkie-walkie devient une bombe potentielle, vous êtes alors paralysé par la méfiance et l'incertitude. Et la guerre est, après tout, une affaire de psychologie autant que de stratégie militaire.

Le Hezbollah est maintenant face à un dilemme existentiel, et cette histoire de bipeurs explosifs pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont il perçoit la technologie : comment continuer à fonctionner dans un environnement où chaque message, chaque communication, peut potentiellement être utilisé contre lui ? 

Et si la seule solution était, effectivement, de revenir à des méthodes d’antan, comme l'utilisation de pigeons voyageurs ? Bien que démodés, ces derniers symbolisent une certaine forme de sagesse ancestrale. Quand la technologie devient trop risquée, revenir aux bases, aux fondamentaux, n’est peut-être pas une idée si folle. 
Alors, qui sait ? Peut-être verrons-nous bientôt des escadrons de pigeons sillonnant le ciel libanais, porteurs de messages secrets. 

 

F. Ouriaghli

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