La quête de paix entre Israël et Gaza reste un enjeu international majeur.
La paix, une utopie dans cette région du monde meurtrie par des décennies de violence ? Il semble bien que oui. Car force est de constater que chaque pas vers la paix est entravé par des actions délibérées du gouvernement israélien et de ses galonnés de service, sapant méthodiquement les initiatives de la communauté internationale. Il devient évident que les manœuvres israéliennes visent plus à perpétuer le conflit qu'à embrasser une véritable réconciliation. Trois exemples le prouvent amplement :
Primo : les incursions israéliennes répétées dans la Mosquée Al-Aqsa, qui sont une provocation et une attaque contre l'identité et la foi de millions de personnes, déclenchent une vague de ressentiment et de violence. Vendredi dernier, le Maroc a vigoureusement condamné ces incursions, estimant qu’elles «sapent les efforts d'apaisement à Gaza» et l'ensemble des efforts déployés pour un cessez-le-feu, la protection des civils et l'acheminement des aides humanitaires vers la bande de Gaza. «Le Royaume du Maroc condamne fermement l’autorisation par les autorités israéliennes de la Marche des drapeaux à Al-Qods occupée, et ce qui en découle en termes de restrictions d’accès à la Mosquée Al-Aqsa imposées aux fidèles», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, lors d’un point de presse tenu à l’issue de ses entretiens avec son homologue brésilien, Mauro Vieira.
Secundo : Les bombardements aveugles de l’armée israélienne sur Gaza. Tsahal tue ainsi des milliers de civils innocents, dont de nombreux enfants, en toute impunité. Ces actes de guerre, souvent justifiés par la lutte contre le terrorisme, ne font que renforcer la perception d'une punition collective infligée à une population déjà meurtrie. Ainsi, au moins 37 personnes sont mortes dans un bombardement israélien survenu dans la nuit de mercredi à jeudi contre une école de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), où se trouvaient 6.000 déplacés, selon l'agence onusienne. Le chef de l' UNRWA, Philippe Lazzarini, accuse Israël d’avoir mené cette opération sanglante «sans avertissement préalable». Une attaque meurtrière de plus qui rappelle celle menée par Tsahal le 24 mai dernier sur un camp de déplacés à Rafah, et qui avait fait plus de 45 morts. Toutes ces victimes innocentes tuées éloignent un peu plus l’espoir de paix, tout en semant la terreur parmi des civils déjà éprouvés par des années de blocus et de violences.
Tertio : Les constructions de colonies en Cisjordanie continuent toujours en violation flagrante du droit international. Le gouvernement israélien, sous divers leaderships, a systématiquement soutenu ces constructions par des subventions, des incitations fiscales et des protections militaires. Ces colonies, implantées illégalement au cœur des territoires palestiniens, rendent la création d'un État palestinien viable de plus en plus illusoire et sapent ainsi les fondements mêmes de la solution à deux États.
Chaque nouvelle maison construite, chaque route pavée et chaque infrastructure développée est une déclaration d'intention : Israël ne voit pas ces territoires comme des terres palestiniennes, mais comme une extension naturelle de son propre territoire souverain.
Cette colonisation n'est donc pas seulement une question d'urbanisation ou d'expansion démographique, mais elle reflète une stratégie délibérée visant à reconfigurer la géopolitique de la région en faveur d'Israël, au détriment des Palestiniens. Et, surtout, au détriment de la paix à long terme, car la construction des colonies entraîne des violences accrues entre colons israéliens et Palestiniens.
La réalité est donc là : les efforts internationaux, que ce soit les résolutions de l'ONU, les initiatives européennes ou les médiations de pays tiers, se heurtent à un mur d'intransigeance israélienne. Avec notamment un Premier ministre israélien qui n’a cure des condamnations verbales de la communauté internationale et des résolutions onusiennes non contraignantes.
Forcément, tout cela alimente légitimement le désespoir et la radicalisation de la population palestinienne, nourrissant un cycle infernal de violence et de représailles.
Alors, la paix au Moyen-Orient ? Un doux euphémisme.
F. Ouriaghli