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Israël franchit un palier dangereux : Les déportations forcées sont en cours

Israël franchit un palier dangereux : Les déportations forcées sont en cours

Le plan est en marche. Il est implacable. Depuis le début du génocide à Gaza, le 7 octobre 2023, ce sont plus de 80% des habitants de la bande de Gaza qui ont été déplacés, fuyant les obus et les bombardements ou dégagés manu militari par les soldats de Tasahal. C’est ce qui ressort d’un rapport établi par la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le territoire, Sigrid Kaag.

 

Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste

 

La responsable onusienne a également alerté sur les nouveaux ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne, le 23 juillet 2024, visant à vider toute la région de tous les Palestiniens, les menaçant de déchaîner les feux de l’enfer en cas de refus de quitter les lieux. «Plus d’un million de personnes sont une fois encore à nouveau déplacées, en quête d’un abri et de sécurité, (ce qui porte) à 1,9 million le nombre de personnes déplacées à travers Gaza», a insisté Sigrid Kaag au siège de l’ONU dans une déclaration. Cette dernière a apporté plusieurs détails sur les déportations en cours dans toute la bande de Gaza depuis plus de 10 mois vidant ainsi des quartiers entiers, qui, selon les fonctionnaires onusiens sur place, sont aujourd’hui des zones fantômes, sans âme qui vive. Les déportés errent d’une région à l’autre fuyant les balles et les tirs ciblés, emportant avec eux quelques rares biens, comme des couvertures, des draps et ce qui leur reste de victuailles.

Aujourd’hui, après l’ultimatum mis en place par Israël, ce sont 250.000 personnes qui sont touchées par l’ordre donné par l’armée israélienne aux civils d’évacuer Al-Qarara, Bani Souhaila et d’autres localités proches de Khan Younès. Sur le terrain, c’est le chaos puisque les soldats israéliens dégage de force, avec des armes pointées sur les familles et les enfants, ceux qui tentent de résister. Coups de crosse, coups de brodequins et autres passages à tabac sont la règle pour pousser les populations livrées à elles-mêmes d’aller voir ailleurs. Des scènes qualifiées de barbares par tous les observateurs sur place, dont certains ont été interdits de filmer ou de prendre des photos. 

«Les civils palestiniens de Gaza sont plongés dans un abîme de souffrance. Leur vie est brisée. La guerre n’a pas uniquement créé la plus profonde des crises humanitaires. Elle a déclenché un maelstrom de misère humaine», précise Sigrid Kaag. Face à cette tragédie humaine, il faut savoir que le but d’Israël est hautement stratégique. C’est pour cette raison que l’armée israélienne a intensifié les bombardements dans la région de Rafah pour l’occuper en intégralité et la vider de tous les Palestiniens. Il faut savoir que Rafah, le territoire le plus au sud de la bande de Gaza, est depuis des décennies un point stratégique car il constitue la dernière frontière entre Gaza et l'Égypte. Ce qui en fait un point d'arrivée de l'aide humanitaire et surtout une porte de sortie pour les malades, les blessés et les voyageurs. Il faut aussi préciser ici que la population de Rafah est passée d'environ 280.000 habitants à près de 1,4 million. Elle a été décrite par le directeur du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland, comme «le plus grand camp de déplacés du monde». Et c’est exactement ce camp que l’armée israélienne est en train de vider de ses habitants pour en faire une nouvelle colonie frontalière de l’Égypte.

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