Une nationalisation de Renault n’est «pas à l’ordre du jour», a affirmé jeudi le président du constructeur automobile français, Jean-Dominique Senard.
«J’ai dit que ça ne me paraissait pas à l’ordre du jour. Je n’ai rien contre l’État, je dis simplement que ce n’est pas utile de dépenser l’argent des contribuables et de l’investir dans une entreprise qui devrait trouver ses propres forces et générer sa propre trésorerie», a-t-il déclaré lors d’une audition à l’Assemblée nationale.
"Le travail a été fait, nous sommes dans une dynamique incroyablement positive», a ajouté Jean-Dominique Senard, se disant «très confiant dans l'avenir du groupe et de l'automobile malgré cette crise».
«En France, si les conditions sont réunies, si la confiance est là, je pense que la consommation peut reprendre rapidement.
Il va bien sûr falloir accompagner cette reprise", ajoute-t-il.
Selon Jean-Dominique Senard, qui était auditionné à l’Assemblée nationale deux semaines après avoir annoncé un plan d’économies de deux milliards d’euros pour sortir du rouge, le prêt garanti par l’État de cinq milliards d’euros à Renault permettra au groupe de franchir le cap de juin et juillet.
L’activité repartait «plutôt bien» depuis la levée progressive du confinement. Toutefois, a-t-il dit, l’été sera «fondamental pour y voir plus clair».
Ce prêt de cinq milliards, qui constitue une sécurité pendant la période difficile de l’épidémie de coronavirus, serait remboursé très rapidement» s’il devait être utilisé par le groupe, a-t-il encore affirmé.
Le constructeur automobile français avait dévoilé récemment un projet de plan de transformation visant à réaliser une économie de plus de 2 milliards d’euros sur 3 ans, comprenant la suppression de 14.600 emplois dans le monde, dont 4.600 en France.
Durement touchée par la crise économique engendrée par la pandémie de coronavirus, la filière automobile française va bénéficier d’un soutien "massif" de plus de 8 milliards d’euros de l'Etat.
Dans le cas de Renault, le gouvernement français viendrait en aide à travers la garantie d'un prêt de 5 milliards d'euros.
En France, l’industrie automobile est l’un des secteurs les plus touchés par la crise économique induite par le coronavirus, aux côtés de l’aérien, la construction, l’hôtellerie et la restauration.
Le Comité des constructeurs français d'automobiles avait annoncé récemment qu’il table sur une baisse de 20% du marché sur l'année.